Bourdeilles

Bourdeilles

Les infos clés

Région Dordogne
Département Nouvelle-Aquitaine
Code postal 24310

Gentilé Bourdeillais
Habitants 739 (2015)
Densité 34 hab./km2

Altitude minimum 82 m
Altitude maximum 192 m
Superficie 21,85 km2

En quelques mots...

Village castral situé dans la vallée de la Dronne, à 25 km de Périgueux et à 10 km de Brantôme, Bourdeilles est l’une des quatre baronnies du Périgord fondée au Xe siècle avec Biron, Beynac et Mareuil. En occitan, la commune porte le nom de Bordelha. À l’ouest, le territoire communal est limité sur environ un kilomètre et demi par le Boulou. Site Touristique Majeur d’Aquitaine, Bourdeilles l’est par la richesse de son patrimoine historique et naturel avec notamment un château médiéval et un Pavillon Renaissance, un pont du XIV ème siècle, des gisements préhistoriques, une vallée et une rivière riches de biodiversité et de paysages remarquables.

Dès l’époque Carolingienne, les seigneurs de Bourdeille brillent à la cour de Charlemagne qui fonda en 769 l’abbaye de Brantôme. Au Xe siècle est mise en place une structure sociale, fondation des baronnies en Périgord (Bourdeilles, Beynac, Biron et Mareuil). Les populations trouvent refuge dans l’ombre directe du potentat local. Ce n’est qu’au XIIe siècle qu’est attestée l’existence d’un castrum. Le village est appelé Burgus ou villa. Les rues rectilignes sont en étoile à partir du premier château dont la première mention figure dans la chronique du sieur de Vigeois en 1183.

On trouve cependant déjà en 1044 trace de la seigneurie de Bourdeille. Les religieux de Brantôme se réfugient en 1183 dans le château de Bourdeille avec les reliques de Saint Sicaire. L’abbaye revendique la suzeraineté sur la seigneurie de Bourdeille. Une église primitive se trouve déjà proche du premier château au XIIe siècle. Un prieuré apparaît à l’emplacement du presbytère Du XIe au XIIe siècle, on constate une expansion démographique. Le village se développe au pied du château dont les seigneurs portent souvent le prénom d’Hélie.

Vers 1259, des guerres fratricides des Bourdeille contribuent à la démolition du premier château. En 1310, Philippe le Bel envoie une garnison royale à Bourdeille craignant un retour offensif de son vassal, le roi d’Angleterre. Lors de la guerre de Cent ans (1387-1453), le Duc de Guyenne, roi d’Angleterre, refuse de se soumettre au roi de France. Les Anglais entrent en guerre contre les Valois. Bourdeilles fut un des hauts lieux de la guerre franco-anglaise. Sa situation était d’autant plus critique qu’au XIVe siècle, deux seigneuries y coexistent : l’une dite baronnie, occupée par la famille de Bourdeille liée au roi d’Angleterre, l’autre, la châtellenie, au roi de France (Philippe VI de Valois) qui, en 1340 la donne au comte de Périgord, en échange de Bergerac.

En 1369, d’Archambaud IV comte de Périgord, se rallie au roi de France, au mépris du traité de Brétigny. Le prince Noir, alors gouverneur de Guyenne, irrité, attaque Bourdeilles. Après trois mois de siège, les Anglais commandés par les comtes de Cambridge et Pembrocke s’emparent de la place lors d’un siège mémorable conté par Froissard et la confient à Raymond de Montaud, l’intrépide sire de Mussidan, partisan de leur cause. En 1372, la ville reconquise, par des troupes armées par les consuls de Périgueux, est rendue au roi de France. Pas pour longtemps puisqu’elle est acquise par le Sire de Mussidan en 1375.

Deux ans plus tard, le 17 août 1377, au terme d’un siège laborieux, l’armée royale du Duc d’Anjou menée par du Guesclin pénètre dans la forteresse et fait flotter définitivement l’étendard aux fleurs de lys au sommet du donjon. Ce retour dans le giron des comtes de Périgord n’est pas immédiatement bénéfique. En effet, la garnison comtale s’étant associée aux exactions du sinistre Archambaud V et de son fils, le roi reprend possession des lieux en 1398. Arnaud de Bourdeille en est alors capitaine. Par donations ou ventes, Bourdeilles passe successivement en possession de Louis puis Charles d’Orléans, Jean de Bretagne, Alain d’Albret. Ce dernier cède finalement, en 1481, la châtellenie de Bourdeilles à François de Bourdeille, seigneur de la baronnie, châtellenie et baronnie se trouvant ainsi de nouveau réunies entre les mains de la même famille de Bourdeille.

De 1572 à 1582, au plus fort des guerres de religions, André de Bourdeille est gouverneur et sénéchal du Périgord. A la fin du XVIe siècle, Jacquette de Montbron, épouse d’André de Bourdeille, fait construire à grands frais (elle en sera ruinée), à proximité de la veille demeure, le château Renaissance. Elle espère y recevoir la reine Catherine de Médicis mais cette dernière ne vint jamais. Pierre de Bourdeille, frère du sénéchal, reçoit en commande l’abbaye de Brantôme. Il y compose la plus grande partie de son oeuvre de chroniqueur et notamment La vie des dames galantes qui relate la vie des courtisans à la cour. Cette oeuvre l’a rendu célèbre sous le nom de Brantôme.

Henri de Bourdeille, fils d’André et de Jacquette, ajoute en 1576 la double enceinte au château. Il devient lui aussi gouverneur du Périgord et reçoit d’Henri II la couronne de marquis pour les services rendus au royaume. Malheureusement son fils François-Sicaire, gouverneur lieutenant général des armées du roi en Périgord, meurt sans héritier en 1672. Les nouveaux seigneurs, les Bourdeille-Matha, branche saintongeaise de la famille, revendiquent le fief. Au terme d’interminables procès, la seigneurie est adjugée le 5 mai 1699 au Comte de Jumilhac, important maître de forges en Périgord. Celui-ci le revend le 18 janvier 1720, à un riche bourgeois périgourdin, Jean de Bertin (trésorier de France en Guyenne) qui le meuble de splendides tapisseries.

Son fils Léonard, contrôleur et ministre des finances de Louis XV, fait peindre sa litre armoriée de ses nombreux fiefs. C’est lui qui aménage en terrasses les promenades. Il installe dans le château Renaissance une magnanerie (1756-1764) et plantes des mûriers dans la région. Il s’efforce de la faire prospérer en faisant venir d’Aubenas des ouvriers spécialisés. Louis Meyjounissas, notaire, fut son fondé de pouvoir. Mais la rigueur des hivers a raison de la culture des mûriers et les ateliers de filage et de tissage de la soie déclinent faute de personnel assidu.

Obligé d’émigrer en 1791, Henri Bertin fait don de Bourdeilles à son neveu Henri de Juillha. En 1792 le château est mis sous séquestre. Les révolutionnaires y décident la création d’une fabrique de salpêtre. La demeure est rendue à son propriétaire en 1797. En 1824, Gabriel des Hélies se porte acquéreur de Bourdeilles et en 1842, il cède la demeure à Joseph Marie Armand, marquis de Bourdeille. La famille de Bourdeille retrouve ainsi pour la troisième fois la demeure ancestrale. Henri de Bourdeille meurt en 1947. Le château passe par héritage à son neveu, lieutenant général, baron de Boussi-Walcourt, aide de camp du roi des Belges. A sa disparition, sa veuve donne le château au département de la Dordogne qui en est toujours le propriétaire.

Monsieur Robert Santiard, collectionneur bourguignon et possesseur d’un prestigieux ensemble mobilier en son château de Tresne propose au département de s’installer à Bourdeilles. L’accord prévoit que les époux Sabtiard s’engagent à leurs frais, à réparer le château Renaissance. En 1968, a peine la fastueuse collection installée, Monsieur Santiard meurt. Sa veuve reprend le flambeau en restaurant la partie médiévale.

Bourdeilles propose aujourd’hui à ses visiteurs un très riche patrimoine. Le château de Bourdeilles réunit en réalité deux châteaux, classés monuments historiques, et visitables : le château médiéval du XIIIe siècle et le Château dit Pavillon Renaissance du XVe siècle. On peut noter également le Château des Francilloux (XIXe, ancienne demeure des familles de Meyjounissas et Boissat de Mazerat), le Château de Mazerat (XIXe, ancienne demeure de la famille Boissat de Mazerat), le Château de la Valade (XVIIe-XVIIIe), le Château Étourneau (XIIIe-XVIe) ou encore la Maison du Sénéchal (XVe-XVIIe, inscrite aux monuments historiques).

L’Église paroissiale Saint-Pierre-ès-Liens (XVe et XIXe) présente un lanternon décoratif au-dessus de la sacristie, ressemblant à une lanterne des morts. Le Vieux pont à avant-becs (XIVe, reconstruit au XVIIIe après les crues de 1735) est inscrit au titre des monuments historiques. Le gisement préhistorique des Moneries, avec le promontoire du Fourneau-du-Diable, est classé monument historique, tout comme le gisement préhistorique du Pont d’Ambon, le gisement préhistorique des Bernoux et la grotte du Trou de la Chèvre. La falaise de la Forge du Boulou, haute d’une trentaine de mètres est un site d’escalade en rive gauche du Boulou.

Les numéros utiles

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Bibliothèque Municipale
05 53 03 72 20

Centre Socio-Culturel de Brantôme
05 53 35 19 81

Communauté de Communes Dronne et Belle (Brantôme)
05 53 03 83 55

Préfecture de la Dordogne (Périgueux)
05 53 02 24 24

Conseil Général de la Dordogne (Périgueux)
05 53 02 20 20

Conseil Régional de Nouvelle-Aquitaine (Bordeaux)
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Office de Tourisme
05 53 05 62 43