Briançon

Les infos clés

Région Provence-Alpes-Côte-d’Azur
Département Hautes-Alpes (sous-préfecture)
Code postal 05100

Gentilé Briançonnais
Habitants 11 339 (2019)
Densité 404 hab./km2

Altitude minimum 1 167 m
Altitude maximum 2 540 m
Superficie 28,07 km2

La commune en quelques mots...

Géographie

Briançon, sous-préfecture des Hautes-Alpes, ville-centre d’une petite agglomération de six communes (l’unité urbaine de Briançon) est située à 15 km de la frontière italienne, au carrefour des bassins hydrographiques de cinq rivières ou torrents : la Durance, la Clarée, la Guisane, la Cerveyrette et l’Orceyrette. Le territoire dont Briançon est la ville principale, le Briançonnais, couvre le nord du département des Hautes-Alpes. Briançon est considérée comme la plus haute ville de France (1 326 m). A une époque où le tourisme est devenu l’activité essentielle, la ville joue le rôle de centre régional pour le transit, l’animation commerciale et culturelle de ce district de la haute Durance. Mais plus essentiel apparaît son rôle de porte transalpine car elle est à la commande du passage de la chaîne des Alpes le plus facile du Léman à la côte méditerranéenne grâce au col de Montgenèvre (1850 m) avec un double accès tant du côté français par le Lautaret au nord et la vallée de la Durance au sud que du côté italien vers Turin au nord-est et Pignerol au sud-est.

S’agissant du site, dont les particularités déterminent les conditions de l’urbanisation et ses contraintes, pour comprendre l’opposition entre la ville haute et la ville basse il faut faire référence aux temps des glaciations quaternaires. Le grand glacier descendant du col du Lautaret, très épais, a fortement creusé et élargi en forme d’auge la vallée de la Guisane puis de la Durance jusqu’à Sisteron : c’est dans son large fond qu’est le site de la ville basse. Son affluent, le glacier venant du col de Montgenèvre par transfluence même grossi de celui venant de la Clarée était beaucoup moins puissant et a donc creusé moins profondément sa vallée : c’est pourquoi la confluence des deux glaciers est marquée par un gradin de confluence (une sorte de marche d’escalier). D’autre part, ce petit glacier, juste avant de rejoindre le grand, a rencontré une barre de roche plus dure qu’il n’a pu complètement éroder et qui a été façonnée en verrou glaciaire : c’est sur cette bosse qu’est la ville haute.

D’un point de vue historique, la situation géopolitique de Briançon a varié du fait des modifications de la place de la frontière. Au XVIIe siècle, la frontière entre la France et les Etats du duc de Savoie qui regroupait le Piémont et la Savoie (il ne s’appellera royaume de Piémont-Sardaigne qu’après le traité d’Utrecht en 1713) n’était pas au col du Montgenèvre. Le territoire de la France s’étirait, d’une part, du val Cluson (Chisone pour les Italiens) jusqu’à Pignerol au début de la plaine du Po. (C’est d’ailleurs dans cette cité, le plus loin possible du cœur du royaume, qu’aurait été enfermé le fameux masque de fer). Il incluait d’autre part la haute vallée de la Doire Ripaire à l’amont du pas de Suse. D’où une encore plus grande nécessité de contrôler les deux versants de la montagne.

Les fortifications de Vauban (l’enceinte de la ville, les forts des Salettes, des Têtes, du Randouillet, l’ouvrage de la communication Y et le pont d’Asfeld) sont inscrites sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis le 7 juillet 2008 aux côtés des onze autres sites du Réseau des sites majeurs de Vauban.

Histoire

L’existence de Briançon est rapportée au début du Ier siècle par Strabon sous le nom de Brigantion sur la route qui conduit de Gaule en Italie. À l’époque de Pline, la ville appartient au royaume vassal mais indépendant de Cottius II, son petit-fils, ce qui explique qu’il ne la nomme pas dans le livre III de son Histoire Naturelle. La position et l’extension de la ville romaine sont discutées. Bien qu’il y n’ait eu que peu de fouilles archéologiques et que peu de vestiges aient été conservés, il semble qu’elle ait été située dans l’ensellement qui sépare le bas du massif de la Croix de Toulouse et la butte du château, au nord-ouest de la ville actuelle, le long de la route conduisant au Montgenèvre.

Après les invasions barbares du IVe au IXe siècle, la ville romaine Brigantium se replie sous la protection du piton fortifié qui domine l’étroite vallée de la Durance. Il semble que ce soit un castellum. Faisant partie de la Francie médiane (traité de Verdun), elle passe ensuite dans le Saint-Empire romain germanique26. Elle est donnée aux comtes d’Albon en 1040 (futurs Dauphins de Viennois), elle occupe alors la moitié nord de son assise actuelle et un quartier, aujourd’hui disparu, situé sur l’emplacement du Champ-de-Mars. L’existence, à Briançon, d’un château et châtelains, prénommés Martin et Bernard, qui agissent sous l’autorité des comtes d’Albon, est attestée par une donation de Guigues Ier d’Albon à la Prévôté de Saint Laurent d’Oulx qui fut établie à la fin de l’année 1073 ou au début de l’année 1074. Ce château comporte une fonction résidentielle.

La ville, quoique dominée par un château depuis au moins le XIe siècle, n’éprouve pas le besoin de se doter de remparts avant la seconde moitié du XIVe siècle. Les comtes d’Albon et Dauphins de Viennois logent souvent à Briançon. En 1339, leur résidence, située au sommet du piton rocheux, est composé d’une grande tour au centre de sa basse-cour, d’une chapelle dédiée à Saint-Étienne, de plusieurs corps de logis et des bâtiments de service, le tout entouré d’une enceinte qui lui est propre. L’accès se fait par un chemin, abrité par un mur crénelé, qui monte depuis la route du Montgenèvre. Les hameaux de Briançon, dans les environs, existent déjà depuis longtemps. Alors qu’elle n’est pas encore rattachée à la France mais dépend du Dauphiné, Briançon se distingue en obtenant en mai 1343 du Dauphin Humbert II de Viennois une sorte d’indépendance, avec des prérogatives particulières.

Briançon est rattachée au Royaume de France en 1349 avec le reste du Dauphiné, par le traité de Romans, passé entre le dernier dauphin de Viennois, Humbert II, et le roi de France Philippe VI. En 1370, l’enceinte de la ville, qui n’était formée que par les maisons particulières, est renforcée : on bouche les ouvertures des maisons se trouvant au rez-de-chaussée, on colmate les rues et les interstices entre les maisons, on creuse des douves, et des tours sont construites, adossées aux maisons. Prospère, la ville forme une communauté formalisée avec les hameaux alentour. En 1420-1421, le bourg occupe toute la surface de la ville fortifiée et des faubourgs se créent aux portes de celle-ci.

L’essor de la ville, symbolisé par l’érection d’un beffroi (avant 1539), est considérablement ralenti par les guerres d’Italie et les guerres de religion. À cette époque, le bourg principal correspond déjà à la vieille ville actuelle, et il s’adjoint deux petits faubourgs, l’un près de la Porte Méane, au bas de la ville, l’autre près de la porte supérieure : le Chastelet ; ces deux faubourgs seront rasés à fin du XVIe siècle pour laisser place à des fortifications. Lors des guerres de religion, Briançon repousse un premier siège de Lesdiguières en 1580. Plus tard, après l’assassinat de son capitaine Jean Louis Borel, la ville se rend à Lesdiguières le 6 août 1590.

En raison de sa situation proche de la frontière avec le duché de Savoie, Briançon devient une ville militaire. En 1689-1690, durant le règne du roi Louis XIV, une nouvelle enceinte est construite par Hue de Langrune. Cette même année, le ralliement du duché de Savoie renforce la ligue d’Augsbourg. Durant l’été 1692, le duc Victor-Amédée II de Savoie dirige une campagne en Dauphiné méridional, prouvant que les montagnes ne font pas barrage. Après avoir pris et pillé Embrun (16 août), il ravage les environs, mais malade, il ne s’attaque pas à Briançon. L’ingénieur militaire français Vauban rédige un projet d’améliorations des fortifications la même année. Vauban est à nouveau en tournée en 1700 sur la frontière des Alpes pour améliorer les systèmes défensifs, et, en collaboration avec les meilleurs ingénieurs militaires et les plus grands généraux, il fait renforcer et améliorer les fortifications de la ville et enclenche la construction d’une ceinture de forts autour d’elle pour la défendre, exploitant le relief des montagnes pour occuper les points-clefs permettant d’en surveiller les accès. Il dote également Briançon de casernes, apaisant ainsi les craintes de la population provoquées par les passages dévastateurs des gens d’armes. En 1713, le traité d’Utrecht rapproche la frontière au col du Montgenèvre, qui est de plus lourdement taxé par le duc de Savoie. Le commerce est détourné durablement de la ville. La ville étant devenue une ville frontière, le marquis d’Asfeld construit une ceinture de forts de 1721 à 1734, reliés entre eux notamment par le pont d’Asfeld : fort des Trois Têtes, fort du Randouillet, fort Dauphin, fort d’Anjou, redoute du Point du Jour et communication Y.

Durant l’Empire, l’histoire de Briançon à cette époque échappe à la banalité grâce à un épisode dont se glorifie la population. Il se situe dans l’été 1815 au terme de l’épopée impériale. Tandis que Napoléon est exilé à Sainte-Hélène, la France vaincue subit la loi des coalisés et connait l’occupation pour trois ans d’une partie de son territoire. Les Briançonnais sont parmi les seuls à vouloir se soustraire à la loi du vainqueur austro-sarde et lui interdisent l’accès à leur cité le 15 août 1815, en une séance solennelle. Les menaces n’y font rien. De son côté, le célèbre général Eberlé au commandement de la place renouvelle son refus énergique de capitulation. L’ennemi finira par se lasser et lèvera le siège le 19 octobre. Briançon s’endort ensuite dans la routine pendant toute la première moitié du XIXe siècle.

n 1914, l’imposante garnison n’eut même pas à jouer un rôle de dissuasion du fait de la déclaration de neutralité de l’Italie, suivie de son retournement d’alliance en faveur des pays de l’Entente en 1915. Son régiment fétiche, le fameux 15-9 fut envoyé sur le front face à l’Allemagne dès les premiers jours. Tous les hébergements disponibles, en outre de l’hôpital militaire, furent mobilisés pour recevoir les nombreux blessés. Dans l’Entre-deux-guerres, Briançon eut droit à une modeste part des crédits Maginot pour faire face à une agression de l’Italie fasciste. Ils permirent le renforcement des défenses existantes sur la crête en rive gauche de la Durance et la création d’un blockhaus avec canon antichars en bordure de la route du Montgenèvre. L’histoire de Briançon pendant la Deuxième guerre mondiale présente l’originalité d’une double libération en 1944. La première libération eut lieu le 23 août 1944 sans combats par le simple retrait des forces allemandes. Une délégation municipale fut installée à la mairie en remplacement de celle qui était aux ordres de Vichy. Mais les Allemands attachaient une grande importance à la maîtrise des cols alpins en protection de leurs troupes encore maîtresses du nord de l’Italie. D’où leur retour offensif le 29 août. Cette seconde occupation devait durer 8 jours au terme, cette fois, de violents combats. Elle est libérée définitivement le 7 septembre 1944.

Patrimoine

Briançon est réputée pour sa vieille ville. La place forte est constituée d’un dispositif considérable imaginé par Vauban et réalisé en particulier par Tardif, directeur des fortifications du Dauphiné, et Nègre : en plus de la classique ceinture de fortifications qui entoure le centre-ville, les ingénieurs ont installé de nombreux forts sur les montagnes environnantes afin de prévenir une invasion venant de l’Italie. L’économie de la commune est principalement tournée vers le tourisme grâce à la qualité du patrimoine et du site : hôtellerie, commerce, station de ski, cyclisme, randonnée pédestre. En 1990, la construction et l’inauguration du télécabine du Prorel, reliant Briançon à Serre Chevalier, a considérablement et durablement endetté la commune. La station de ski appartient au domaine de Serre Chevalier, dont elle fut à l’origine en 1941 sur le site de Chantemerle.

L’enceinte urbaine de Briançon, la Redoute des Salettes, le Fort des Trois-Têtes, le Fort du Randouillet, la Communication Y et le Pont d’Asfeld, ont été classés au patrimoine mondial par l’UNESCO, le 7 juillet 2008. Cette reconnaissance internationale de 12 des plus belles créations de Vauban a été initiée et activement portée par la ville de Besançon à travers le Réseau des sites majeurs de Vauban. Briançon est également classée Ville d’art et d’histoire. L’ensemble des éléments classés est constitué de l’enceinte urbaine de Briançon ainsi que, intra-muros, la collégiale, la place d’arme et les deux poudrières ; le Fort des Salettes (1er quart du XVIIIe siècle) avec ses façades, toitures, restes des bâtiments et terrains attenants classés ou inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du 14 février 1989 ; le Fort des Trois-Têtes (1er quart du XVIIIe siècle) avec ses façades, toitures, restes des bâtiments et terrains attenants classés ou inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du 8 juin 1989 ; le Fort du Randouillet (1er quart du XVIIIe siècle) avec ses façades, toitures, restes des bâtiments et terrains attenants classés ou inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du 26 janvier 1989 ; Communication Y (1er quart du XVIIIe siècle) avec ses façades, toitures, restes des bâtiments et terrains attenants classés ou inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du 8 juin 1989 ; et enfin le Pont d’Asfeld, construit de 1729 à 1731, classé au titre des monuments historiques par arrêté du 5 décembre 1988.

Les numéros utiles

Mairie
04 92 21 20 72

Médiathèque La Ruche
04 92 20 46 01

Centre d’Art Contemporain
04 92 20 33 14

Théâtre du Briançonnais
04 92 25 52 42

Eden Studio
04 92 21 10 49

MJC – Centre social
04 92 21 25 76

La Face B
04 92 21 11 13

Maison du Parc du Briançonnais
04 92 21 42 15

Musée de la Mine
04 92 21 07 62

Communauté de Communes du Briançonnais
04 92 21 35 97

Sous-Préfecture
04 92 25 47 47

Préfecture des Hautes-Alpes (Gap)
04 92 40 48 00

Conseil Général des Hautes-Alpes (Gap)
04 92 40 38 00

Conseil Régional de Provence-Alpes-Côte-d’Azur (Marseille)
04 91 57 50 57

Office de Tourisme Serre Chevalier Briançon – Cité Vauban
04 92 24 98 98

Comité Départemental du Tourisme (Gap)
04 92 53 62 00