Digne-les-Bains

Les infos clés

Région Provence-Alpes-Côte-d’Azur
Département Alpes-de-Haute-Provence (préfecture)
Code postal 04000

Gentilé Dignois
Habitants 17 192 (2021)
Densité 147 hab./km2

Altitude minimum 524 m
Altitude maximum 1 731 m
Superficie 117,07 km2

La commune en quelques mots...

Géographie

Située en bordure des Préalpes de Digne, de part et d’autre de la Bléone, Digne-les-Bains est le chef-lieu du département des Alpes-de-Haute-Provence. Placée au centre géographique du département, la ville abrite est l’un des plus petits chefs-lieux de département de France par sa population. La commune se situe sur le bassin versant de la Bléone, affluent de la Durance. Son territoire est traversée par la vallée des Eaux-Chaudes, qui lui fournit les ressources de son activité thermale. Dans cette vallée se trouvent huit sources chaudes et une froide utilisées pour le thermalisme : certaines sont radioactives, sulfydrurées, chlorobromoiodurées, ou encore arsenicales.

Le centre-ville se situe à 608 mètres d’altitude. Digne est une ville essentiellement étendue dans la plaine formée par la vallée de la Bléone, étant donné que le relief qui l’entoure est très accidenté. La vieille ville est construite sur une colline située entre la Bléone et le torrent des Eaux-Chaudes, mais la ville s’est progressivement étendue dans les trois directions des vallées, en particulier vers l’aval. Sa situation géographique est assez remarquable, étant donné qu’elle se trouve au bord des Préalpes, sur le chevauchement qui porte son nom. Une partie de la ville est complètement enserrée dans la vallée de la Bléone, tandis que la ville s’étend largement sur les reliefs plus doux en aval. Avec l’annexion de communes voisines, surtout en aval, la ville s’étend sur plus de 8 km de longueur.

La commune, qui est au cœur de la réserve géologique, a ses spécificités liées à l’ancienne cité construite en amont de la cluse que la Bléone a percée dans la nappe de Digne pour se déverser dans le bassin tertiaire de Valensole. Les quartiers de la ville recouvrent les alluvions des torrents qui convergent en amont de la cluse. Les faubourgs les plus orientaux rejoignent une ligne de collines de calcaires à silex d’âge Carixien, formant des falaises roussâtres orientées sud-ouest. Les sources chaudes ont été captées, dès l’Antiquité, au point où ces calcaires carixiens sont coupés par l’entaille du vallon le plus méridional, descendant d’Entrages. Leurs vertus curatives sont liées à leur remontée le long des niveaux gypsifères triasiques de la semelle de charriage de la nappe de Digne.

La montagne la plus visible de la commune est le Cousson (1 516 m). La Bigue culmine à 1 653 m. De nombreux reliefs se situent autour de Digne-les-Bains et sont des buts de randonnée : Rocher de Neuf Heures ; Trois Chapelles (chapelle Notre-Dame de Lourdes, chapelle Saint-Vincent, chapelle La Croix) ; Rive droite de la Bléone (parc de la Réserve Géologique de Haute-Provence, chemin de Caguerenard, chemins permettant d’accéder en haut du versant (plus de 200 m. au-dessus de la ville) et à la crête Andran – Martignon – La Bigue) ; Sentiers permettant d’accéder aux Basses Bâties de Cousson (puis au Cousson) ; Chapelle Saint Pancrace ; Chapelle rupestre Saint-Jean-Baptiste ; Barre des Dourbes.

Histoire

La présence de trois rivières (la Bléone, le Mardaric et les Eaux-Chaudes) en a fait un endroit idéal pour l’implantation humaine. Avant la conquête romaine, elle est la capitale des Bodiontici (ou Brodiontii) dont le nom est retrouvé sur le trophée des Alpes à La Turbie. La ville devient ensuite une cité romaine nommée Dinia au Ier siècle, puis Digna en 780, et appréciée pour ses eaux thermales. On retrouve quelques établissements ruraux tout autour de la ville, comme aux Hôtelleries de Gaubert (sud-est de la ville), où le bâtiment fouillé est occupé du début du Ier siècle à la fin du IVe siècle. Dans ce secteur, au pied du Cousson, le sol a été cultivé de façon continue depuis l’Antiquité jusqu’au reboisement récent.

Deux quartiers distincts se forment : le bourg et la cité. Le bourg, site antique, se voit doublé d’un castrum autour du château épiscopal construit sur le Rochas. Ces deux quartiers fonctionnaient comme deux villes indépendantes l’une de l’autre, et ce, dès leur création : le bourg restait sous la tutelle du prévôt du chapitre alors que la cité ou castrum relevait de l’évêque. L’arrivée des Angevins à la tête du comté de Provence en 1246 accélère le processus de récupération des droits comtaux usurpés pendant la période précédente par les seigneurs laïcs ou ecclésiastiques. Le retour du pouvoir comtal dans la cité entraîne une modification dans les rapports entre pouvoirs locaux et communauté : en 1260, la cité de Digne se voit reconnaître le droit de nommer des cominaux, chargés de veiller à la gestion de la ville. Le regroupement des deux sites se fait administrativement en 1385 lors de l’institution de syndics, remplaçant les cominaux, chargés de représenter à la fois la cité et le bourg. L’évolution de l’institution permet d’observer une rationalisation administrative au début du XVe siècle. À partir de 1475, la prédication des franciscains provoque plusieurs émeutes antijuives meurtrières.

Comme le reste de la France, Digne est prise dans les guerres de Religion. En 1562, les huguenots pénètrent dans la cathédrale, lacèrent les tableaux et brisent les statues, retirent les reliques et les font brûler avec les ornements du chœur sur le parvis51. La ville est attaquée par les protestants en 1574. En 1575, c’est l’église Saint-Jérôme qui est saccagée. Dans les années suivantes, la ville reste sous pression : en 1579, le capitaine d’Archal occupe les campagnes alentour. En 1589, à l’avènement d’Henri IV, les ultra-catholiques de la Ligue catholique prennent le pouvoir dans la ville, jusqu’en 1591. Cette année, la ville tombe devant les armées royales de Lesdiguières. La cathédrale, fortifiée par les défenseurs, est attaquée : elle est bombardée avec des catapultes, puis prise d’assaut. C’est aussi pendant cette période que les habitants s’emparent du château des évêques, sur le Rochas, et le détruisent, pour éviter qu’il ne tombe aux mains d’un parti ou de l’autre. En 1629, lors de la guerre de Succession de Mantoue, la peste est apportée par des troupes qui passent les Alpes. Digne est alors frappée d’une épidémie très violente, d’autant plus que la ville est bloquée par un cordon sanitaire impitoyable. Selon Albert Aubert, dans sa monographie publiée en 1891, la population estimée à 10 000 habitants est réduite à moins de 2 000 survivants, dont cinq ou six seulement n’auraient pas été malades. Selon Biraben, cette estimation est peut-être exagérée, mais il est vrai que Digne n’a jamais dépassé les 5 000 habitants jusqu’au XIXe siècle, y compris en comprenant les faubourgs.

La nouvelle de la prise de la Bastille est accueillie favorablement, cet événement annonçant la fin de l’arbitraire royal et, peut-être, des changements plus profonds dans l’organisation de la France. Immédiatement après l’arrivée de la nouvelle, un grand phénomène de peur collective s’empare de la France, par peur du complot des aristocrates désirant recouvrer leurs privilèges. Des rumeurs de troupes en armes dévastant tout sur son passage se propagent à grande vitesse, provoquant des prises d’armes, l’organisation de milices et des violences anti-nobiliaires. Cette Grande Peur, arrivée à Seyne le 31 juillet et appartenant au courant de la « peur du Mâconnais », atteint Digne et sa région le 31 juillet 1789 dans la journée avant de se propager vers Riez où elle arrive dans la journée, Moustiers et Castellane.

La ville est érigée en chef-lieu des Basses-Alpes et de district dès mars 1790, à la création des départements. La société patriotique de Digne est créée en septembre 1790 (deuxième du département par son ancienneté) ; elle s’affilie aux Jacobins en juin 1791, et devient un relais de ce club dans le département, en acceptant les affiliations de nombreux clubs des Basses-Alpes ; elle reçoit aussi la demande d’affiliation de celui de Carpentras. D’abord appelée chambrette bourgeoise, elle prend ensuite le nom de Club patriotique, puis le 9 octobre 1792, de Société des amis de la Constitution, de la Liberté, de l’Égalité. Elle établit un comité de correspondance chargé des relations avec les autres sociétés populaires qui lui sont affiliées le 14 novembre 1792. Les 10 et 11 janvier 1793, le général Peyron effectue une descente depuis Marseille, soutenu par des clubistes marseillais en armes. Il se venge car il n’a pu obtenir le poste de procureur général syndic, deux administrateurs départementaux sont destitués et une amende de 13 000 livres versée au club marseillais.

En 1792-1793, la section de Digne est contrôlée par les fédéralistes. En relation avec la section de Marseille, elle diffuse les idées des Girondins, jusqu’à leur proscription le 31 mai 1793 et l’écrasement de l’insurrection fédéraliste en juillet, qui se traduit par une condamnation à mort à Digne. Le 5 frimaire an III, le représentant en mission Gauthier épure la société. Digne accueille la préfecture sous le Consulat. Le préfet Lameth, très populaire (1802–1805), crée une promenade ombragée entre le pré de Foire et les rives de la Bléone, et plante des platanes sur le boulevard Gassendi.

Comme de nombreuses communes du département, Digne se dote d’écoles bien avant les lois Jules Ferry. Cependant, aucune instruction n’est donnée aux filles en 1861, alors que la loi Falloux (1851) impose l’ouverture d’une école de filles aux communes de plus de 800 habitants (et que Courbons et Gaubert, petites communes rurales voisines, ont une école de filles). Ce n’est que dans les années 1860 que la municipalité de Digne choisit d’ouvrir une école de filles (à laquelle s’ajoutent les écoles de filles de Gaubert et de Courbons). Ce n’est qu’avec les lois Ferry que toutes les filles de Digne et des villages rattachés sont régulièrement scolarisées. Vers 1850, commence la fabrication de bijoux incorporant les étoiles de Saint-Vincent, tirées de la colline Saint-Vincent. Une salle leur est consacrée au musée Gassendi. En 1862, Digne absorbe les communes voisines de Courbons, Gaubert et Les Sieyes.

Lors de la Seconde Guerre mondiale, Digne est occupée par l’Italie, puis par l’armée allemande, à la suite de l’invasion de la zone libre, après le débarquement des Alliés en Afrique du Nord le 8 novembre 1942. Avec la dissolution de l’armée d’armistice, le commandant Chaumont du 20e bataillon de chasseurs alpins commence à structurer l’Organisation de résistance de l’armée locale (ORA). La ville est libérée le 19 août 1944 par la Task Force Butler, détachement motorisé composé d’éléments blindés, d’infanterie et d’artillerie provenant des 36e division d’infanterie du Texas, aidée des forces de la Résistance. La libération de Digne s’inscrit dans un mouvement de contournement de la vallée du Rhône, à travers les Alpes, par la route Napoléon, confié à la Task Force Butler et qui vise à couper la retraite à l’armée allemande stationnée en Provence.

En 1974, la commune voisine des Dourbes est rattachée à Digne. La commune change de nom pour Digne-les-Bains en 1988. De nos jours, la ville de Digne-les-Bains continue de s’étendre, principalement le long des rives de la Bléone. Elle forme avec Entrages, Marcoux, La Robine-sur-Galabre, et Mézel, la communauté de communes des Trois-Vallées (CC3V). La cité du Pigeonnier est incluse au sein d’un quartier prioritaire de la politique de la ville tandis que la cité de Barbejas fut une zone urbaine sensible avant 2015.

Patrimoine

La commune conserve un aspect méridional et possède des éléments patrimoniaux remarquables dont deux cathédrales, une crypte archéologique sous la cathédrale Notre-Dame du Bourg, des chapelles (Saint Pancrace, Notre-Dame de Lourdes…). La Cathédrale Notre-Dame-du-Bourg (monument historique) est une cathédrale romane dont les fondations remontent au IXe siècle. Victime de nombreuses attaques et pillages, elle fut rénovée au début du XIIIe siècle. Des parties des XIe et XIIe siècles subsistent. Son autel de marbre blanc est d’époque mérovingienne. Une crypte archéologique dans le sous-sol de la cathédrale permet de découvrir l’histoire de Digne les Bains. Dans cette crypte se trouve l’emplacement exact des origines de la ville attestée par la présence de murs antiques du Ier siècle apr. J.-C. correspondant à un espace urbain et l’implantation de 3 édifices de religion chrétienne allant du Ve au XIe siècle. La Cathédrale Saint-Jérôme (également monument historique) est une cathédrale gothique des XVe et XVIe siècles présentant une façade du XIXe siècle.

L’église Notre-Dame-de-Lourdes est construite en 1870 sur la montagne de la Croix, au nord de Digne, même si elle est en bas de la pente. Ses murs de briques sont sa principale particularité, avec ses dimensions importantes. La chapelle Saint-Vincent appartenait à une abbaye ou un prieuré. Elle est encore en bon état. La chapelle de la Croix, située à proximité, tombe en ruines progressivement. Les églises des communes rattachées sont nombreuses. À Courbons, l’église paroissiale est Notre-Dame-des-Anges (XIIIe – XIVe siècles). Elle portait le vocable de Sainte-Claire au XVIIe siècle. Sa nef simple est formée de trois travées voûtées en berceau, et débouche dans un chœur carré. Il y a aussi une chapelle Saint-Pierre au sud du village, d’implantation peut être très ancienne. L’église des Dourbes est sous la titulature de Saint-Genest (parties les plus anciennes des XIIe et XIIIe siècles). La chapelle rupestre Saint-Jean-Baptiste date probablement du XVIIe siècle. À Gaubert, l’église paroissiale Saint-Étienne est construite en style roman à la fin du XVIe et au XVIIe siècle). La ferme du Grand-Saint-Martin intègre quelques vestiges d’un prieuré médiéval. La chapelle Saint-Sébastien est située sur la crête à l’est du village. Aux Sieyès, subsistent l’église Sainte-Marie-Madeleine et l’église Saint-Véran (entre le stade et le cimetière). Une chapelle plus récente a été construite à côté de la mairie et de l’école. Il y a également deux chapelles sur la montagne qui domine le ravin des Eaux-Chaudes au nord, Saint-Pons (en ruines) et la chapelle Saint-Pancrace. Cette dernière date du XVIIe siècle et en cours de restauration. Elle a la particularité d’avoir ses cloches suspendues dans un campanile métallique plat. Le pèlerinage du 12 mai, où le prêtre bénit les sources, s’est maintenu jusque dans les années 1950 et a repris depuis peu.

En prêtant attention au plan de la vieille ville (quartier central, construit sur les hauteurs), on peut encore apercevoir certains vestiges des anciennes fortifications : des murs et quelques-unes des tours qui entouraient la ville au XIVe siècle. Ces restes de remparts se fondent actuellement dans le paysage des habitations. Le patrimoine civile et militaire comprend également l’Hôtel Thoron de la Robine (XVIIe siècle), la fontaine de 1829 (monument historique), l’ancienne usine à plâtre de Champourcin ou encore les trois ponts sur la Bléone : Le Grand Pont, le pont Beau de Rochas et le pont des Arches. De 1983 à 1991, une manifestation internationale de sculpture révéla tous les deux ans des talents internationaux. Les œuvres primées, en marbre de Carrare, ornent ronds-points, squares et jardins publics.

La ville de Digne a été immortalisée par Victor Hugo qui y place le début de son célèbre roman Les Misérables.

Les numéros utiles

Mairie
04 92 30 52 00

Médiathèque François-Mitterrand
04 92 31 28 49

Musée Gassendi
04 92 31 45 29

Maison Alexandra David-Neel
04 92 31 32 38

Cairn, foyer d’art contemporain
04 92 62 11 73

Centre Culturel René Char
04 92 30 87 10

Crypte Archéologique de Notre-Dame du Bourg
04 92 61 09 73

Géoparc de Haute-Provence – Musée Promenade
04 92 36 70 70

Médiathèque Départementale des Alpes de Haute Provence
04 92 30 07 51

Provence-Alpes Agglomération
04 92 32 05 05

Préfecture des Alpes-de-Haute-Provence
04 92 36 72 00

Conseil Général des-Alpes-de Haute-Provence
04 92 30 04 00

Conseil Régional de Provence-Alpes-Côte-d’Azur (Marseille)
04 91 57 50 57

Office de Tourisme Provence Alpes Digne-les-Bains
04 92 36 62 62