Estang

Estang

Les infos clés

Région Occitanie
Département Gers
Code postal 32240

Gentilé Estangeois
Habitants 636 (2015)
Densité 28 hab./km2

Altitude minimum 82 m
Altitude maximum 157 m
Superficie 22,51 km2

En quelques mots...

Estang est une commune située au nord-ouest du département du Gers, à peu de distance du méridien de Greenwich, au centre de l’ancienne province de la Gaule romaine, la Novempopulanie, qui avait pour capitale l’ancienne Elusa (Éauze). Elle se trouve dans le Bas Armagnac, zone réputée pour produire les eaux-de-vie de cette appellation. Les forêts environnantes donnent au paysage une coloration sombre qui lui a valu le nom d’Armagnac noir. Estang est installé dans des paysages alternant entre coteaux, collines boisées, vignobles d’Armagnac. À sa périphérie se rejoignent les deux routes reliant Auch à Mont-de-Marsan (via Eauze) et Cazaubon à Aire-sur-l’Adour. La cité aturine est distante de 25 km et le chef-lieu de canton, Cazaubon, est à 9 km. La capitale landaise Mont-de-Marsan est le principal pôle d’attraction. Dans la partie nord-ouest du Gers où se situe Estang, mais aussi une partie est du département des Landes, l’océan a laissé des dépôts marins au temps du Miocène moyen appelés « sables fauves ». Ce sont ces sables qui participent à la qualité spécifique de l’Armagnac produit dans le Bas-Armagnac. La mer a légué aussi son souvenir dans des pierres où sont fossilisés, entre autres, des pectens. Autrefois il y avait dans la commune plusieurs carrières de sable exploitées où l’on pouvait parfois extraire de telles grosses pierres naturellement décorées.

Le bourg est traversé par un ruisseau, l’Arbout, qui scinde le village en deux agglomérations. Il prend sa source au lieu-dit « La Houn Sante » (la Fontaine Sainte). Cette abondante source est aujourd’hui captée et sert à l’alimentation en eau potable d’une dizaine de villages alentour. L’Estang, petit ruisseau aux rives ombragées grâce à une ripisylve limitée en pied de berge, longe le bourg. Il prend sa source à Lias d’Armagnac et est tributaire du Midour. Sa limpidité convient aux salmonidés, ressources halieutiques ayant permis le classement d’une partie de son cours en première catégorie. Dans la commune, ses eaux vives propulsaient les aubes de deux moulins (de Lartigole et d’Ayrenx, ce dernier adroitement restauré par son nouveau propriétaire). Un troisième, aujourd’hui ruiné (de Notre Dame), était alimenté par l’Arbout. Au nord coule la Douze qui du Moyen Âge à la Révolution séparait les diocèses d’Auch et d’Aire. C’est ainsi que la paroisse d’Estang dépendit de l’archiprêtré de Mauléon, lui-même relevant du diocèse d’Aire. Au sud, coule le Midour. Dans les temps reculés, pour se rendre d’Estang à Le Houga, il fallait franchir ce ruisseau à Monguilhem et poursuivre son chemin via Toujouse. Le Loumné, affluent gauche de la Douze, prend sa source sur la commune.

La Préhistoire d’Estang se limite à pouvoir attester de la présence d’une occupation humaine. En effet, une hache de pierre polie non loin d’ossements (dont une mâchoire de mammifère de taille notable) a été découverte. Le lieu de cette trouvaille est une ancienne carrière (aujourd’hui comblée) sise au lieu-dit liberté. Avant la période romaine, l’Armagnac est partagé entre trois peuplesnbsp;: les Elusates (Eauze), les Sotiates (Sos) et les Tarusates (Tursan – Aire). Empiétant sur l’extrême ouest du département, les Tarusates (gens de l’Adour et du Tursan) englobaient dans leur cité neuf communes du canton de Cazaubon, dont Estang. Durant la période romaine on peut supposer que les Elusates ayant fondé Eauze ont certainement contrôlé la commune étant donné que des toponymes ont gardé une ascendance romaine certaine. Vers 1075, il est fait mention d’un castrum pour désigner le village. Il est possible qu’il s’agissait d’un village ecclésial qui se serait étendu vers le promontoire surplombant le ruisseau l’Estang, le site du Castel Vielh, à proximité de l’église Notre-Dame avec sans doute son monastère). Un document de 1270 atteste qu’à cette date, l’église d’Estang était ouverte au culte depuis 80 ans soit depuis 1190. Cette église est alors celle du monastère, installée à l’est de la butte, occupée par le bourg actuel (ville haute). Il semble donc s’être édifié sur le site d’occupation gallo-romaine de Courtes.

C’est au XIIIe que voit naître le Castelnau (aujourd’hui en partie la « ville haute ») à la structure linéaire typique, juché sur sa motte cadastrale, avec son église Saint-Martial, son château, ses rues rectilignes, son enceinte fortifiée, ses fossés, précédé en son point culminant d’une tour qui domine et protège. La motte féodale est toujours visible et les toponymes comme la tour, rue des fossés, embarrats, gardent la mémoire des siècles passés. Toute cela s’origine dans le phénomène d’enchâtellement de l’habitat rural en Gascogne gersoise comme dans la France du Midi. C’est pour cette raison qu’Estang est répertorié dans la catégorie des castelnaus, c’est-à-dire des agglomérations implantées au pied d’un château, le plus souvent elles-mêmes enserrées dans une enceinte. Pour protéger Estang en guettant l’ennemi des avant-postes furent créés, à savoir Frontignan, Pémothe, Le Haget. Antérieurement, à l’est du castelnau, certainement aux environs immédiats de l’église Notre-Dame, se dressait un château. Il était mentionné dès le XIe siècle et a totalement disparu.

Les terres d’Estang furent détachées, en 1368, par Charles V, en faveur de Jean Ier, comte d’Armagnac. En 1432 il le donne à Manaut de Lau Baron comte d’Estang et Marquis de Lusignan, en échange d’Espas et de 1500 écus. En 1452, toute l’Aquitaine et la Gascogne s’arrachent à la domination anglaise. Par le jeu des alliances, Estang passa à la famille d’Esparbès, illustre famille dont les armes ornent la litre funéraire peinte dans l’église. Le cliquetis des armes n’épargna pas le village. On sait qu’Arnauld Guillem d’Armagnac gouverne pour le roi de France les villes de Marquestau, de Monclar, de Labatisde et le roi d’Angleterre, déjà maître de Lias vient de fonder des villes nouvelles destinées, avec Estang, à soutenir ses droits sur la Gascogne. C’est ainsi qu’Arnauld Guillem s’empara d’Estang sans doute après la fondation de Monguilhem. Le comte d’Armagnac, Jean, intervint, et la paix entre les belligérants fut signée en 1322.

Des trois églises de 1860 (au XVIe siècle on en comptait quatre) il ne reste plus que Notre-Dame dont le chœur et ses deux absidioles sont de style art roman (voûte en cul-de-four). Sa construction a duré une cinquantaine d’année, de 1150 à 1200 environ. Elle fut bâtie au lieu-dit Castelbielh. Le chœur comprend des arcades portées par des colonnes reposant sur une ample banquette de pierre. Cela rappelle le siège antique que l’on retrouve dans les constructions claustrales. Le plus ancien des chapiteaux au-dessus des colonnes du chœur représente un groupe de lions de style roman, tandis que les quatre derniers, à feuilles d’acanthe, tendent vers le style gothique. Cette église a été ruinée en grande partie par les guerres de religion. En 1572, les huguenots, sous les ordres de Montgomery, endommagent le transept et la nef. Ils seront reconstruits à la fin du XVIe siècle, mais l’église se détériorera rapidement. Il faudra attendre le XIXe pour que sa restauration soit achevée. Les travaux de réfection commencent au XIXe siècle et c’est l’architecte départemental Léopold Gentil qui proposa un avant-projet en 1862 avec agrandissement de l’édifice. On ajoute donc une travée à la nef et l’on reconstruit le clocher et la sacristie. À ce clocher-porche (avec croisée d’ogives) est plaqué au sud-ouest une tourelle d’escalier hexagonale.

À la fin du XIXe, bien peu de villages étaient dotés d’arènes. Pour contenir les vaches de course, des chars à bœufs servaient de palissade. C’est donc à l’initiative de cinq Estangois soudés autour de Léopold Dubos, né en 1876 et durant trente ans président du Syndicat des fêtes d’Estang, que fut lancée l’idée de construire une arène. C’est sur un terrain marécageux qu’elle fut édifiée avec l’accord du maire Ernest Caillebar. La partie ouest a été construite en dur en 1901. Il fut décidé, d’entrée, de donner un toit aux gradins en bois pour les protéger des intempéries, et de poursuivre cette magnifique charpente à chaque reprise des travaux. Au moment de la guerre 1914-1918, la partie est était en construction. La mobilisation et l’élan patriotique des ouvriers contraignirent à abandonner le chantier. C’est donc plus tard, en 1919, que d’autres procédèrent à la finition de cette tranche de travaux. Des gradins de fortune clôturaient le reste mais ils avaient terriblement souffert durant la guerre et au lieu de les renouveler il fut décidé de tout construire et de tout recouvrir. Commencées en 1901 ces arènes furent achevées en 1930 et c’est le 3 septembre 1939 que le Syndicat des fêtes d’Estang décida de les céder à la commune. Elles furent légèrement agrandies en 1974. En 1984, elles furent inscrites au répertoire des monuments historiques et en 1994 à l’ISMH. Elles portent le nom d’un aficionado local qui fut au nombre des fusillés du 3 juillet 1944, Jean Bartherotte. Ce dernier, maçon de son état, fut l’architecte et le maître d’ouvrage dudit édifice.

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