La Brillanne

Les infos clés

Région Provence-Alpes-Côte-d’Azur
Département Alpes-de-Haute-Provence
Code postal 04700

Gentilé Brillannais
Habitants 1 124 (2019)
Densité 156 hab./km2

Altitude minimum 332 m
Altitude maximum 520 m
Superficie 7,22 km2

La commune en quelques mots...

Géographie

Le village de La Brillanne est située en Haute-Provence (ou Provence intérieure), à 350 m d’altitude, dans la vallée de la Durance, face à Oraison. Les communes limitrophes de La Brillanne sont Lurs, Niozelles, Oraison, Villeneuve. La commune est arrosée par la Durance. Une station de surveillance de son cours est implantée à La Brillanne. Le Lauzon traverse également la commune et reçoit les eaux du Beveron avant de se jeter dans la Durance. Le canal d’irrigation de La Brillanne a été creusé au XVIIIe siècle. Le pont sur la Durance (vers Oraison) a remplacé le bac au XIXe siècle.

La vallée de la Durance est une voie de pénétration naturelle dans le massif alpin, région plutôt enclavée et isolée. Ces deux facteurs ont joué un rôle important dans l’histoire du village. La Durance est elle-même est une voie de communication, empruntée par les radeliers jusqu’au début du XXe siècle. Les Gaulois, puis les Romains, modèlent le paysage avec l’agriculture méditerranéenne (culture de l’olivier). La voie domitienne passait à proximité et a permis la pénétration du mode de vie romain.

Au début du XIXe siècle, les routes RN 100 et RN 96 se croisent sur la commune, qui accueille également une gare sur la ligne remontant vers Grenoble. Ces voies de communication rapides ont permis une libération rapide en 1944, dans la semaine qui a suivi le débarquement de Provence. La Durance permet également la production d’énergie hydroélectrique. Aujourd’hui, c’est l’autoroute A51 qui dessert la commune. Finalement, cette commune agricole, de faible étendue, a vu sa population croître grâce à ces infrastructures. Cette situation apporte aussi ses dangers : les transports de marchandises dangereuses sont fréquents, et la commune est menacée par l’onde de submersion qui serait provoquée par une rupture du barrage de Serre-Ponçon.

Histoire

Dans l’Antiquité, le territoire de La Brillanne fait partie de celui des Sogiontiques (Sogiontii), dont le territoire s’étend du sud des Baronnies à la Durance. Les Sogiontiques sont fédérés aux Voconces, et après la conquête romaine, ils sont rattachés avec eux à la province romaine de Narbonnaise. Au IIe siècle, ils sont détachés des Voconces et forment une civitas distincte, avec pour capitale Segustero (Sisteron). De la période de présence romaine datent quelques vestiges, dont une villa découverte par prospection aérienne en 1982. De cette époque, subsiste un élément important pour la communauté : la limite nord, avec sa voisine Lurs, reste fixée sur le sommet de la colline du Pied d’Aulun, repère visuel dans le paysage, et qui abrita un culte gaulois. La persistance d’une telle borne territoriale semble un processus courant.

Alors que le sud-est de la Gaule était une terre burgonde, le roi des Ostrogoths Théodoric le Grand fait la conquête de la région entre la Durance, le Rhône et l’Isère en 510. La commune dépend donc brièvement à nouveau de l’Italie, jusqu’en 526. En effet, pour se réconcilier avec le roi burgonde Gondemar III, la régente ostrogothe Amalasonthe lui rend ce territoire.

Aux XIe et XIIe siècles, l’église paroissiale Sainte-Agathe et ses revenus relevaient de l’abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon. Cette église revient au milieu du XIIe siècle aux évêques de Sisteron. Pierre de Sabran, évêque, l’échange avec un lot de possessions avec l’abbaye de Montmajour, qui lui restitue quelques églises de son évêché. La Brillanne dépendait des évêques de Sisteron au Moyen Âge, le fief s’est morcelé entre plusieurs petits seigneurs par la suite.

Appartenant d’abord aux seigneurs de Volx, le château de La Brillanne passe en 1126 aux mains des comtes de Provence qui en gardent constamment le contrôle par la suite. En 1144, l’ensemble de la famille des comtes de Forcalquier, sur le conseil d’un local, donne La Brillanne aux Templiers. Cette donation est confirmée entre 1152 et 1157, assortie de l’accord des comtes de Forcalquier pour que les Templiers puissent l’échanger. Aussitôt l’évêque de Sisteron Pierre de Sabran échange son domaine d’Aulun contre le château de La Brillanne. Le chapitre de Forcalquier s’oppose à cet échange. Et en 1174, une fois adulte, le comte Guillaume IV de Forcalquier, qui avait moins de cinq ans au moment de la confirmation de donation, rétablit le don du château aux Templiers. Au même moment, les Templiers accroissent leur contrôle sur La Brillanne, faisant l’acquisition de l’église paroissiale Sainte-Agathe auprès de l’abbaye de Montmajour. Ce contrôle reste toutefois limité : outre la collation de la cure qui reste soumise à l’approbation des évêques de Sisteron, le château leur est retiré par Guillaume IV de Forcalquier dès 1203, qui le donne à Raymond d’Agout avec le château de Volx. De plus, leurs possessions en terres et maisons dans le terroir de La Brillanne étaient extrêmement limitées, les évêques de Sisteron étant bien mieux dotés.

En 1220, le château de La Brillanne change encore de mains. Lorsque le comté de Forcalquier perd son indépendance en 1209, à la mort de Guillaume II, un de ses neveux, Guillaume de Sabran tente de le relever. Après une lutte de dix ans, il passe un accord à Meyrargues le 29 juin 1220 avec Raimond Bérenger IV, comte de Provence et lui aussi héritier du comté de Forcalquier. Par cet accord, la moitié sud du comté est donnée à Guillaume de Sabran, avec le château de La Brillanne et le péage fructueux placé sur la route reliant les Alpes à la Basse-Provence et empruntant la vallée de la Durance. Pour récupérer une partie de ce trafic, Raimond Bérenger oblige les marchands à passer par Montfuron, Forcalquier et Lurs. Un bac permettant de traverser la Durance est attesté en 1270. Il faisait partie des plus fréquentés. Autre ressource économique liée à la Durance, un péage était établi en travers de la rivière et taxait les radeliers qui la descendaient. La communauté relevait de la viguerie de Sisteron.

Le coup d’État du 2 décembre 1851 commis par Louis-Napoléon Bonaparte contre la Deuxième République provoque un soulèvement armé dans les Basses-Alpes, en défense de la Constitution. Après l’échec de l’insurrection, une sévère répression poursuit ceux qui se sont levés pour défendre la République : 17 habitants de La Brillanne sont traduits devant la commission mixte, la majorité étant condamnés à la déportation en Algérie.

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, deux équipes Jedburgh sont parachutées les 8 et 9 août pour préparer le débarquement de Provence en menant des actions sur les arrières allemands, et notamment contre les voies de communication. Disposant du soutien de 3 000 FFI, elles prennent le contrôle de la RN 96 qui permet de remonter la vallée de la Durance, de Manosque à Veynes. Au cours des opérations suivant le débarquement, les forces alliées franchissent très tôt les premières défenses allemandes, et se lancent dans de rapides offensives de débordement, afin de couper les voies de retraite à la Wehrmacht. Une colonne, partie le 17 août de Vidauban, franchit la Durance le 20 août au sud de Mirabeau. Le 143e régiment d’infanterie US forme une colonne qui remonte la vallée de la Durance toute la journée du 20 août et libère les villes et villages sur son passage, dont La Brillanne.

Jusqu’au milieu du XXe siècle, la vigne était cultivée à La Brillanne. Plusieurs dizaines d’hectares produisaient un vin destiné à l’autoconsommation et à la vente sur les marchés locaux. Cette culture est aujourd’hui abandonnée.

Patrimoine

Le pont suspendu sur la Durance fait 285 m de long sur 6 de large. On y accède par deux chaussées en remblai de 250 m. Plusieurs tentatives d’adjudication ont échoué avant que sa construction puisse commencer. Ses fondations sont établies à 10 m de profondeur sur un banc de poudingue. Lors de la construction, deux équipes de 11 heures travaillaient en alternance. Les conditions difficiles du chantier provoquèrent une grève. L’inauguration eut lieu le 29 avril 1888, et donna lieu à une fête de quatre jours, pendant laquelle le prix du quatrain est décerné à Frédéric Mistral). Il a été élargi dans les années 1990 par une dalle de béton en encorbellement symétrique. Il est actuellement emprunté par la RD4.

L’église Sainte-Agathe, est construite au XVIIe siècle, avec trois travées dotées d’arcs de décharge. La première travée, plus récente, plus étroite et sans arc de décharge, date du XIXe siècle. Les fonts baptismaux sont placés dans une chapelle particulière. Le portail d’accès est sur la façade nord. La cloche date de 1613. Le tableau de la Vierge, daté du XVIIIe siècle, est une huile sur bois, classée au titre objet.

Les numéros utiles

Mairie
04 92 78 63 18

Livre mon ami
(Médiathèque Intercommunale de La Brillanne)
04 92 78 97 35

Service Cultuel Intercommunal
04 92 70 34 07

Durance-Luberon-Verdon Agglomération (Manosque)
04 92 70 34 00

Préfecture des Alpes-de-Haute-Provence (Digne-les-Bains)
04 92 36 72 00

Conseil Général des-Alpes-de Haute-Provence (Digne-les-Bains)
04 92 30 04 00

Conseil Régional de Provence-Alpes-Côte-d’Azur (Marseille)
04 91 57 50 57

Office de Tourisme Destination Haute-Provence
Bureau d’Information Touristique d’Oraison
04 92 78 60 80