Monéteau est située au cœur du Bassin parisien, dans la vallée de l’Yonne, en bordure nord d’Auxerre et s’inscrit dans l’aire urbaine de cette dernière, qui englobe 60 communes et près de 90 000 habitants. Monéteau est la commune la plus importante de l’agglomération d’Auxerre. Elle fait partie de la Communauté d’Agglomération de l’Auxerrois qui regroupe 21 communes et 65 000 habitants autour de la capitale économique et administrative du département. La commune actuelle est issue de sa fusion en 1972 avec sa voisine Sougère-sur-Sinotte. Monéteau est depuis cette date administrativement séparée entre les cantons d’Auxerre-Nord et de Seignelay. Les habitants de la commune sont appelés les Monestésiens.

Le territoire de la commune est coupé en deux partie selon un axe nord-ouest – sud-est par l’autoroute A6 reliant Paris à Lyon. Sa position de carrefour entre l’A6, la RN6 et la Rocade d’Auxerre a permis son développement démographique et économique, notamment avec l’implantation de surfaces commerciales et industrielles importantes. La partie ouest de la commune est traversée selon un axe nord-sud par la rivière Yonne.

Le centre du département de l’Yonne se situe à Monéteau. l’Institut Géographique National a officialisé son emplacement exact en 1991 suite aux démarches entreprises par l’association ANICOM chargée de l’animation culturelle de la commune. Pour matérialiser l’emplacement, l’association a fait installer une œuvre du sculpteur local Michel Régnault.

De par sa situation sur les bords de l’Yonne, Monéteau a vraisemblablement dû attirer l’attention des premières peuplades qui vinrent se fixer dans la contrée. En dehors du poisson fourni par la rivière, les habitants pouvaient trouver une alimentation facile dans cette plaine fertile. En cas d’invasions ou de surprise, deux gués très rapprochés permettaient de passer vivement d’un coté à l’autre de la rivière, et le Thureau du bar avec sa vaste forêt qui descendait jusqu’au bas de la vallée, réservait aux fuyards un asile prompt et assuré.

Ces deux gués situés à chaque extrémité de la courbe que décrit l’Yonne constituaient des moyens de communication important. Le premier de ces passages, le gué de l’épine, était situé en amont du village, et le second, en aval, s’appelait gué de Thizouailles. Cette importance stratégique n’a pas échappé au premiers occupants du pays et on a tout lieu de croire que, dès l’époque gauloise, un village s’est formé à cet endroit…

Les documents les plus anciens se rapportant d’une manière certaine à Monéteau datent de 853. En ces temps reculés, l’église fondait dans les campagnes des établissements qui n’avaient d’autre but que celui d’approvisionner la ville centre. C’étaient en quelque sorte des « colonies agricoles » de périphérie où des moines partageaient leur temps entre les exercices religieux et le travail manuel. Leur occupation principale était de défricher des bois, assécher les marais, labourer les terres et rendre à la culture les régions que les guerres incessantes et les invasions des siècles précédents avaient converties en déserts. La ville doit ainsi son nom à la présence d’un petit monastère (Monasterium) rattaché à l’abbaye Saint Germain, l’un des chapitres les plus riches de France à l’époque.

Au XIIe siècles, les chanoines d’Auxerre durent faire bâtir à leurs frais le chœur de l’église de Moneteau. De style ogival il se compose de deux travées. Le clocher fut construit en même temps que le chœur et adossé à la seconde travée. C‘est une tour quadrangulaire qui ne reçoit le jour que par deux baies hautes et étroites s’évasant à l’intérieur en une large embrasure. A l’étage supérieur, au beffroi, des fenêtres géminées s’ouvrent sur les quatre faces et deux ouvertures en forme de trèfle apparaissent dans les pignons. Suivant une disposition assez rare en Bourgogne le toit se termine en bâtière.

Au XVIIe siècle, suite à un procès verbal, la paroisse fut obligée de relever la nef en grande ruine. C’est en 1864 qu’elle fut refaite dans le style du chœur, offrant ainsi a l’édifice une homogénéité. Entre la nef et le chœur, un arc triomphal permettra par la suite une rallonge du bas-côté sud pour pouvoir créer l’autel de la vierge dont le culte s’est renforcé au fil du temps.

L’église Saint Cyr est devenue propriété communale en 1905 par suite du vote de la loi organisant la séparation des pouvoirs Etat-Eglise. Depuis cette date la commune a charge d’entretien du bâtiment. Elle fut partiellement restaurée en 1910 puis entre 1970 et 1980, la commune modernisait l’éclairage intérieur, adoptait l’électrification de la sonnerie de la cloche et parallèlement restaurait le presbytère. L’église est totalement rénovée en 2003.

La prison de Monéteau est un petit bâtiment situé à l’angle de la place de l’église qui fut remis en état en 1997 lors des travaux de rénovation de la dite place. En réalité, ce bâtiment n’était qu’un auditoire (plus près du Palais de Justice que de la Maison d’Arrêt). Une pierre d’angle côté cour et les sièges de pierre, réservés au Juge et à ses assesseurs, attestent de la destinée originelle du bâtiment auquel on accolait une jaquette.

Jusqu’en 1853, le village était divisé en deux parties distinctes séparées par la rivière : Monéteau proprement dit sur la rive gauche, et le Petit Monéteau ou L’Eteau, situé sur la rive droite. La construction du barrage des Boisseaux avait entraîné la disparition des deux gués historiques, compliquant les échanges entre les deux rives. Le premier pont suspendu fut construit en 1853.

En 1907, face à l’évolution du trafic, le conseil municipal réclame la construction d’un nouvel ouvrage. Le Conseil Général décida la construction d’un ouvrage identique à celui destiné au métro parisien entre République et Austerlitz : un pont à double élément porteur, articulé sur jeu de rotules. Les travaux de terrassement débute à l’automne 1910, mais un incident au cours du montage provoque en 1911 l’effondrement d’un des arcs sur le pont suspendu, entraînant l’ancien dans sa chute. La ville sera alors a nouveau coupée en deux jusqu’à la fin des travaux en 1913.

Monéteau est aujourd’hui une ville dynamique qui a su garder une taille humaine et préserver un cadre de vie des plus plaisants en bordure de l’Yonne, avec ses aménagements paysagers et son fleurissement de qualité. Elle offre à ses habitants et visiteurs de nombreuses activités de loisirs, culturelles et sportives.