Saint-Quentin

Les infos clés

Région Hauts-de-France
Département Aisne (sous-préfecture)
Code postal 02100

Gentilé Saint-Quentinois
Habitants 53 100 (2020)
Densité 2 354 hab./km2

Altitude minimum 68 m
Altitude maximum 125 m
Superficie 22,56 km2

La commune en quelques mots...

Géographie

Saint-Quentin est située au cœur du Vermandois, sur un fleuve côtier : la Somme, peu après la naissance de celle-ci à Fonsomme. La ville dispose d’une position géographique intéressante, à la croisée des chemins entre Paris, Amiens, Reims, Lille et Bruxelles. Elle est La capitale de la Haute-Picardie, la sous-préfecture du département de l’Aisne et chef-lieu de canton. Avec la population la plus importante du département, elle est la neuvième commune la plus peuplée de la région.

Le canal de Saint-Quentin traverse la cité et relie Chauny à Cambrai (environ 93 km). Il a été un des plus importants de France jusque dans les années 1960-70. Il unit les eaux de l’Escaut, de la Somme et de l’Oise. Il possède sur le tronçon Lesdins-Vendhuile, deux souterrains importants (dont celui de Riqueval) construits sous le 1er Empire.

Histoire

La ville a été fondée par les Romains, vers le début de notre ère, pour remplacer l’oppidum de Vermand comme capitale des Viromandui, peuple celte belge qui occupait la région. Elle reçut le nom d’Augusta Viromanduorum, « l’Auguste des Viromandui », en l’honneur de l’empereur Auguste. Le site correspond à un gué qui permettait de franchir la Somme. Elle est ravagée au IIIe siècle et il est possible que Vermand soit redevenue la capitale locale (cf. son nom qui provient de Veromandis).

Durant le haut Moyen Âge, l’important monastère qui se développe grâce au pèlerinage sur la tombe de Quentin. L’abbaye apparaît dans un texte célèbre : une lettre de l’empereur Charlemagne qui convoque l’abbé Fulrad de Saint-Quentin et ses vassaux à l’Ost en 806. À partir du IXe siècle, Saint-Quentin est intégrée au comté de Vermandois. Dès le Xe siècle, les comtes de Vermandois (issus de la famille carolingienne, puis capétienne) sont très puissants. La ville se développe rapidement : les bourgeois s’organisent et obtiennent d’Herbert IV de Vermandois, avant 1080, une charte communale qui leur garantit une large autonomie.

Au début du XIIIe siècle, Saint-Quentin entre dans le domaine royal. À cette époque, c’est une ville florissante, en raison de son activité textile (ville drapante). C’est aussi une place commerciale favorisée par sa position à la frontière du royaume de France, entre les foires de Champagne et les villes de Flandre (commerce du vin, notamment) : il s’y tient une importante foire annuelle. Elle bénéficie aussi de sa situation au cœur d’une riche région agricole (commerce des grains et de la guède). À partir du XIVe siècle, Saint-Quentin souffre de cette position stratégique : elle subit les guerres franco-anglaises (guerre de Cent Ans). Au XVe siècle, elle est disputée au roi de France par les ducs de Bourgogne : c’est l’une des « villes de la Somme ».

Ravagée par la peste à plusieurs reprises, elle voit sa population diminuer tandis que son économie est mise en difficulté : sa foire perd de l’importance, la production agricole est amoindrie, etc. Son industrie textile en déclin se tourne vers la production de toiles de lin. Parallèlement, elle doit faire face à d’importantes dépenses pour entretenir ses fortifications et fournir des contingents armés. En 1477, à la suite de la mort de Charles le Téméraire, Saint-Quentin retourne à la couronne. Sans bataille, la « bonne ville » de Saint-Quentin devient désormais l’une des plus fidèles à Louis XI, du royaume de France. Le roi y arrive le 18 juin 1477.

En 1557, un siège héroïque face aux Espagnols, la bataille de Saint-Quentin, se termine par une terrible défaite des forces françaises et le pillage de la ville. Restituée à la France en 1559, elle connaît une activité de fortification intense. Au milieu du XVIIe siècle, la ville échappe aux sièges, mais subit les affres des guerres qui ravagent la Picardie, accompagnées de la peste (celle de 1636 emporta trois mille habitants, sur peut-être dix mille) et de la famine.

Dans la seconde moitié du XVIIe siècle, les conquêtes de Louis XIV l’éloignent de la frontière. À la fin du XVIe siècle, sa production textile se spécialise dans les toiles fines de lin (linon et batiste). Elle retrouve sa prospérité, notamment au XVIIIe siècle, où ces toiles sont exportées dans toute l’Europe et aux Amériques. La carte de Cassini montre qu’au XVIIIe siècle, Saint-Quentin est une ville fortifiée implantée sur la rive droite de la Somme. Au nord, sur les hauteurs de l’actuelle Zone Cora, sont représentés de nombreux moulins à vent en bois ou en pierre qui sont chargés de fabriquer la farine nécessaire à l’approvisionnement en pain des 10 000 habitants de la ville à l’époque. Deux moulins à eau symbolisés par une roue dentée sont représentés au sud sur le cours de la Somme.

Sous l’Empire, les difficultés d’exportation engendrent une récession économique. À la demande de la municipalité, Napoléon autorise l’arasement des fortifications, pour permettre à la ville de se développer hors de ses anciennes limites. En 1814-1815, Saint-Quentin est occupée par les Russes, sans dommage.

Au XIXe siècle, elle connaît un grand développement en devenant une ville industrielle prospère, grâce à des entrepreneurs sans cesse à l’affût des nouveautés techniques. Les productions sont diversifiées, mais la construction mécanique et surtout le textile l’emportent : les « articles de Saint-Quentin » sont alors bien connus. Dans les années 1880, les ouvriers du tissage sont en grève pendant 72 jours, témoignant de la combativité du mouvement ouvrier pendant la crise économique de ces années-là.

Lors de la guerre franco-allemande de 1870, la ville de Saint-Quentin fut le théâtre d’un fait d’armes qui tourna à l’avantage de la France. Le 8 octobre 1870, vers 10 h du matin, un détachement militaire prussien commandé par le colonel Kahlden tenta de s’emparer de la ville qui était défendue par la garde nationale, les sapeurs pompiers et des civils armés par le préfet de la Défense nationale. Gabriel Dufayel qui avait été nommé à la tête de la garde nationale quelque temps auparavant avait organisé la défense de la ville avec des barricades et des tranchées. La résistance des Saint-Quentinois galvanisés par le préfet Anatole de La Forge fit reculer l’ennemi. Ne pouvant prendre la ville, les Prussiens se retirèrent emmenant avec eux 14 otages. Cette action héroïque eut un retentissement national : un monument commémorant cet événement fut érigé sur la grand-place et Saint-Quentin fut décorée de la Légion d’honneur, le 6 juin 1897. Le 19 janvier 1871 eut lieu la bataille de Saint-Quentin, aux environs de la ville. Elle se termina par une victoire prussienne qui mit fin aux espoirs français de briser le siège de Paris.

Le début du XXe siècle fut une période faste pour Saint-Quentin. En 1899, a lieu la mise en service des deux premières lignes de tramway avec automotrices à traction à air comprimé, système Popp-Conti, puis système Mékarski jusqu’en 1908. Des automotrices à traction électrique leur succèdent jusqu’au 26 mai 1956, date de la suppression des derniers tramways, remplacés par des autobus.

La Première Guerre mondiale lui porte un coup terrible. Le 28 août 1914, malgré la défense héroïque de la ville par les Pépères du 10e régiment d’infanterie territoriale, originaires de la ville, la ville est envahie puis occupée à partir du début de septembre 1914. Elle subit une dure occupation. À partir de 1916, elle se trouve au cœur de la zone de combat, car les Allemands l’ont intégrée dans la ligne Hindenburg. Après l’évacuation de la population en mars 1917, la ville est pillée et tout l’équipement industriel emporté ou détruit. Le 2 octobre 1918, le 15e corps d’armée français libère Saint-Quentin. Les combats finissent de la ruiner : 70 % des immeubles (dont la basilique) sont endommagés. François Flameng, peintre officiel des armées, a immortalisé le martyre de la ville dans des croquis et dessins qui parurent dans la revue L’Illustration. Ce n’est qu’en 1919 que les premiers Saint-Quentinois franchiront à nouveau les portes de la ville.

La période d’entre-deux-guerres fut marquée à Saint-Quentin, par la reconstruction qui donna au centre-ville la physionomie qu’on lui connaît aujourd’hui, plus de 3 000 immeubles de style Art déco furent construits. Durant la Seconde Guerre mondiale, la ville est occupée par les Allemands. La petite communauté juive implantée à Saint-Quentin depuis plusieurs siècles souffre fortement de l’Occupation, ainsi pas moins de treize familles juives de la ville sont arrêtées et déportées vers les camps de la mort. Le 2 septembre 1944, les FFI déclenchent l’insurrection et les Américains libèrent définitivement la ville le 3 (armée de Patton). Malgré le soutien national, la reconstruction à la suite des deux guerres mondiales est longue, et la ville peine à retrouver le dynamisme antérieur à 1914.

Les chiffres de la population sont explicites : le niveau des 55 000 habitants atteint en 1911 n’est retrouvé qu’au milieu des années 1950, dans le contexte favorable des Trente Glorieuses. Le développement de la ville a repris, fondé sur la tradition industrielle textile et mécanique. Cette prospérité se poursuit jusqu’au milieu des années 1970, période où l’industrie textile française commence à souffrir de la concurrence des pays en voie de développement, notamment la Tunisie et la Turquie.

Patrimoine

Saint-Quentin est classée ville d’art et d’histoire. L’Art déco est fortement représenté dans la ville. De nombreuses façades reconstruites après la Première Guerre mondiale sont de véritables bijoux architecturaux. 3 000 façades ont été recensées et environ 300 classées (fer forgé, faïences, sculptures en ciment, de nombreux bow-windows…).

La Basilique de Saint-Quentin est un édifice gothique dont la construction commence au début du XIIIe siècle et l’essentiel est fait à la fin du XVe siècle (mais la façade n’a jamais été réalisée). Cette importante durée de construction lui vaut de posséder des éléments représentatifs de tous les styles du gothique. Elle présente la particularité d’être pourvue de deux transepts. Fortement endommagée par les bombardements de 1917, la reconstruction de la collégiale de Saint-Quentin est entamée en 1919, sous l’égide des Monuments historiques. Les vitraux du XIIIe siècle sont remis en place en 1948. Les vitraux manquants sont complétés par des œuvres modernes, réalisées par un artiste de la seconde école de Paris: Hector de Pétigny (1904-1992). En 1956, la basilique restaurée peut enfin être ouverte au culte. Certains travaux furent remis à plus tard : ainsi c’est seulement en 1975, que fut érigée la flèche au-dessus de la croisée.

L’hôtel de ville de Saint-Quentin, achevé en 1509, de style gothique, à trois pignons, est orné de 173 sculptures et se trouve sur une très grande place fermée. L’hôtel de ville de Saint-Quentin est renommé pour son carillon (37 cloches). Ce monument abrite une superbe salle des mariages (plafond polychrome et cheminée de type renaissance). La salle du conseil municipal fut réalisée en 1925 (Art déco).

Le théâtre municipal Jean-Vilar, conçu en 1844 selon les plans de monsieur Guy, architecte à Caen, est du type à l’italienne. En 1854, le sculpteur Matagrin, taille les pierres de la façade. En 1921, le plafond fut décoré par le peintre Prévost et représente la Ville renaissante de ses cendres, après les destructions de la première guerre mondiale.

La ville possède de nombreux béguinages dont les origines remontent au Moyen âge. Le riche patrimoine historique de la ville compte également le palais Fervaques (construit de 1897 à 1911, à l’emplacement de l’ancienne abbaye de Fervaques, il abrite outre le TGI, une superbe salle de réception), la porte des Canonniers (abondamment sculptée, est le seul vestige du bâtiment qui abritait la compagnie bourgeoise des canonniers), la gare SNCF (construite d’après les plans de Gustave Umbdenstock), la grand poste (bel ensemble architectural de style Art déco)…

Le Musée des Papillons possède une collection qui compte plus de 600 000 spécimens, dont 20 000 en exposition. Le Musée Antoine-Lécuyer est principalement consacré à l’œuvre du virtuose du pastel du XVIIIe siècle, Maurice Quentin de La Tour et abrite aussi beaucoup d’autres œuvres du XVIIIe siècle (dessins, peintures, sculptures, fayences de Sinceny, objets d’art, mobilier…) mais aussi des XIXe siècle et XXe siècle. La Société académique, située rue Villebois-Mareuil, possède un intéressant musée archéologique.

Les numéros utiles

Mairie
03 23 06 90 00

Médiathèque et Bibliothèques Municipales
03 23 64 61 50

Musée des Beaux-Arts Antoine Lécuyer
03 23 06 93 98

Village des Métiers d’Antan et Musée Motobécane
03 23 66 13 13

Musée des papillons
03 23 06 93 93

Cinéquai 02
03 23 67 88 00

Archives Municipales
03 23 06 32 30

Piscine Municipale Jean Bouin
03 23 67 56 42

Sous-Préfecture de Saint-Quentin
03 60 09 81 11

Préfecture de l’Aisne (Laon)
0 821 80 30 02

Conseil Général de l’Aisne (Laon)
03 23 24 60 60

Conseil Régional des Hauts-de-France (Lille)
03 28 82 82 82

Office de Tourisme
03 23 67 05 00

Evasion Aisne – Comité Départemental du Tourisme de L’Aisne (Laon)
03 23 27 76 76

Comité Régional de Tourisme des Hauts-de-France (Lille)
03 20 14 57 57