Talloires-Montmin
Les infos clés
Région Auvergne-Rhône-Alpes
Département Haute-Savoie
Code postal 74210, 74290
Gentilé Talloiriens
Habitants 1 913 (2022)
Densité 52 hab./km2
Altitude minimum 440 m
Altitude maximum 2 338 m
Superficie 36,98 km2
La commune en quelques mots...
Géographie
Talloires-Montmin est une commune nouvelle issue de la fusion au 1er janvier 2016 des communes de Montmin et de Talloires, devenues communes déléguées. Elle située au sud-est du lac d’Annecy, dont elle est riveraine. La petite anse, où s’est développé le village de Talloires, fait partie du bassin du lac d’Annecy. Les différents villages et hameaux se sont installés sur le petit plateau compris entre le Roc de Chère et les pentes boisées des chaînons de Roche-Murraz et de la Forclaz (Echarvines, Perroix, Les Granges, Ponnay, Rovagny), ainsi que dans le synclinal du Lindion (La Côte, Montmin, La Perrière, Plan Montmin) en-dessous du sommet de La Tournette, appartenant au massif des Bornes.
Au 1er janvier 2024, Talloires-Montmin est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l’Insee en 2022. Elle appartient à l’unité urbaine de Veyrier-du-Lac, une agglomération intra-départementale regroupant trois communes, dont elle est ville-centre. Par ailleurs la commune fait partie de l’aire d’attraction d’Annecy, dont elle est une commune de la couronne. Bordée par un plan d’eau intérieur d’une superficie supérieure à 1 000 hectares (le lac d’Annecy), elle est également une commune littorale au sens de la loi du 3 janvier 1986, dite loi littoral.
Histoire
Les archéologues ont observé une présence de populations dès le Néolithique sur les bords du lac et dans quelques grottes situées sur les rives. Le territoire se trouve en territoire des Allobroges qui contrôlent l’avant-pays plat, entre le Rhône et les Alpes. Les Romains interviennent dans les environs à partir du IIe siècle av. J.-C.. Une fois le territoire pacifié, ils construisent des routes afin de commercer et notamment la route secondaire reliant Turin à Genève, passant par le village de Verthier en provenance de la mansio Casuaria (village de Viuz sur la commune de Faverges), qui se développe au Ier siècle, sur la rive droite du lac.
Talloires est mentionné dès le IXe siècle, lorsque la villa est donnée en 867 par le roi Lothaire à son épouse Thiedberge. La donation de l’église faite à l’abbaye de Tournus par le roi Boson en décembre 879 est confirmée en 916 par le roi Charles-le Simple et en 941 par Louis-d’Outremer. Rodolphe III de Bourgogne donne en 1018, sous l’impulsion de sa femme Ermengarde, le domaine de Talloires (église dédiée à cette époque à sainte Marie, saint Pierre et saint Maurice, dépendances) aux moines de Savigny.
Le prieuré s’installe sur la rive du lac d’Annecy, face au prieuré de Saint-Jorioz (fondé au IXe siècle) dans le pagus de l’Albanais. La reine complète la donation en 1030. Celle-ci l’offre à l’abbé bénédictin Itier ou Itier (1018-1044) de Savigny (attestée en 817), qui envoie quatre moines : Ismius, Ismidon, Ruph et Germain. L’abbaye est investie par des moines de Cluny. Les papes Pascal II en 1107, Calixte II en 1123 et Eugène III en 1145 confirment sa création.
Le premier prieur de l’abbaye, Germain de Talloires, vécut en ermite de 1033 à 1060 dans une grotte au-dessus de Talloires. Parmi les autres prieurs, on trouve dans le Régeste genevois, les mentions de Ismidus (début du XIIe siècle), Odilon (milieu du XIIe siècle), Jean (début du XIIIe siècle), Guillaume (milieu du XIIIe siècle), Jacques de Lully (fin du XIIIe siècle). Les bâtiments actuels de l’abbaye ont commencé à être érigés en 1681 et comprenaient un hôpital et une maladrerie sur le site d’Angon.
En 1860, l’impératrice Eugénie est hébergée à la villa Santa Maria, construite en 1850 avec des pierres de l’église de l’abbaye brûlée lors de la Révolution française. En 1902, le premier cliché de photographie en couleurs fut réalisé dans le cloître de l’abbaye par le physicien français Gabriel Lippmann.
En février 1986, le dictateur Jean-Claude Duvalier, sa famille et sa suite, fuyant Haïti dont il était président depuis 1971, s’installent pour trois semaines à l’abbaye, après réquisition de l’hôtel par l’État. Les 5 et 6 juin 2004, les ministres de la Recherche de l’Union européenne se sont réunis à l’abbaye de Talloires.
Talloires est réputée depuis le siècle dernier pour être un lieu apprécié de villégiature. La commune compte une dizaine d’hôtels et de restaurants, dont plusieurs renommés pour leur emplacement exceptionnel au bord du lac. En 2015, la capacité d’accueil de la commune, estimée par l’organisme Savoie Mont Blanc, est de 4 315 lits touristiques répartis dans 476 structures.
Patrimoine
L’abbaye de Talloires, ancien prieuré bénédictin fondé au XIe siècle, et devenu abbaye royale en 1674, fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le 24 février 1944. À l’origine, sa conception s’est inspirée de celles des constructions seigneuriales avec une grande salle de prestige (aula) et des éléments de fortifications. L’abbaye possède deux annexes, un hospice, situé dans le bourg, de la fin du XIIIe siècle, ainsi qu’une léproserie ou maladière, située à 2 km sur la route en bord de lac en direction d’Angon, probablement antérieur au XIIIe siècle.
L’ensemble est agrandi en 1681, notamment d’un hôpital et d’une maladrerie sur le site d’Angon. En 1792, lors de l’entrée des révolutionnaires français dans le duché de Savoie, l’abbaye subit la violence de ceux-ci et fut détruite. Elle fut brûlée avec ses archives. Elle ne se relève pas de cet épisode et sera détruite en 1833. L’église abbatiale sert d’église paroissiale jusqu’à l’édification de l’église Saint-Maurice dans le bourg, vers la fin du XVIIIe siècle.
En 1902, le physicien français Gabriel Lippmann réalise le premier cliché de photographie couleurs dans l’enceinte du cloître. Pendant la Seconde Guerre mondiale les Allemands installèrent leur commandement régional dans cet édifice. L’abbaye de Talloires est depuis la fin du XIXe siècle un hôtel-restaurant quatre étoiles ayant accueilli en son cadre des personnalités comme Paul Cézanne, Gabriel Fauré, des hommes politiques dont Winston Churchill, Richard Nixon ou du cinéma, Jean Reno.
L’ermitage, ou chapelle Saint-Germain est installée sur les hauteurs de la commune, dans le hameau de Saint-Germain-sur-Talloires, dans le village de Talloires. Au XIe siècle, Germain de Talloires, premier prieur de l’abbaye de Talloires au XIe siècle, se retire dans une grotte située au-dessus du monastère. Au cours du siècle, le site accueille un oratoire. Des pèlerins se rendent sur le tombeau du saint dès le XIIe siècle. L’oratoire devient une chapelle au cours du XVe siècle. En 1609, François de Sales se rend à l’abbaye. Il monte jusqu’à la chapelle et demande au prieur de l’abbaye de réparer l’édifice. En 1829, la chapelle, tombée en ruines durant l’occupation française du duché de Savoie, est reconstruite. En 1836, la paroisse de Saint-Germain-sur-Talloires est créée. La chapelle est faite église paroissiale, bien que ne possédant ni clocher ni sacristie, par l’évêque Pierre-Joseph Rey, le 29 octobre 1838. En 1868, Claude-Marie Magnin consacre l’église transformée et agrandie.
L’Église néo-classique sarde de Montmin, dédiée à Saint-Maurice, réalisée par l’architecte annécien Louis Ruphy, entre 1846 et 1848. L’église primitive est citée dès le XIIe siècle à l’occasion du règlement d’un conflit par une bulle papal. L’église possède des stalles en bois datant de la fin du XVe siècle, protégées depuis 1969.
Les numéros utiles
Mairie de Talloires-Montmin
04 50 66 76 54
Mairie déléguée de Montmin
04 50 60 71 05
Communauté d’Agglomération du Grand Annecy (Annecy)
04 50 63 48 48
Préfecture de la Haute-Savoie (Annecy)
04 50 33 60 00
Conseil Général de la Haute-Savoie (Annecy)
04 50 33 50 00
Conseil Régional d’Auvergne-Rhône-Alpes (Lyon)
04 26 73 40 00
Office de Tourisme du Lac d’Annecy
04 50 45 00 33
Savoie Mont-Blanc Tourisme (Annecy)
0 820 00 73 74