Vervins
Les infos clés
Région Hauts-de-France
Département Aisne (sous-préfecture)
Code postal 02140
Gentilé Vervinois
Habitants 2 600 (2020)
Densité 251 hab./km2
Altitude minimum 120 m
Altitude maximum 208 m
Superficie 10,35 km2
La commune en quelques mots...
Géographie
Vervins, sous-préfecture de la Thiérache, est située su la RN2, à mi-chemin entre Paris et Bruxelles, à 36 km de Laon, préfecture du département, 108 km de Lille, préfecture de région et de 157 km de Paris. La RN2 contourne le centre-ville depuis les années 1960, mais un projet d’un grand contournement plus important, incluant Gercy et Fontaine-lès-Vervins, est toujours à l’étude. Avec la nationale, la commune se trouve également à un carrefour de trois routes départementales. La route départementale D960 permet de rejoindre Cambrai en passant par Guise et Bohain-en-Vermandois. La D966 relie Vervins à Reims en passant par Montcornet. La D963 remonte de la commune jusqu’à Jeumont en traversant Hirson et Trélon. Vervins dispose d’une gare ferroviaire, située sur la ligne de La Plaine à Hirson.
La commune fait partie du bassin versant de la Seine. Son territoire est arrosé par deux cours d’eau : le Chertemps et le Vilpion. Le premier, le Chertemps, est un ruisseau et un affluent du Vilpion. Il traverse la zone urbanisée de la commune. Prenant sa source à Fontaine-lès-Vervins, le ruisseau conflue avec le Vilpion sur la commune voisine de Gercy. Le Vilpion est le cours d’eau principal de la commune, mais il se situe à l’écart de la zone urbanisée de la commune et sert également de limite communale entre Vervins, Hary et Thenailles. Prenant sa source à Plomion, celui-ci conflue avec la Serre à Dercy.
Vervins est une commune rurale au sens de la grille communale de densité de l’Insee. Elle appartient à l’unité urbaine de Vervins, une agglomération intra-départementale regroupant 2 communes et 3 500 habitants dont elle est ville-centre. La commune fait partie de l’aire d’attraction de Vervins, dont elle est la commune-centre. Elle est membre de la Communauté de Communes de la Thiérache du Centre qui regroupe 68 communes et plus de 26 000 habitants.
Histoire
La plus ancienne trace écrite de Vervins remonte à la période romaine au IIIe siècle sous la forme Verbinum ou Vironum, elle figure sur l’itinéraire d’Antonin et sur la Table de Peutinger. Verbinum se situait au carrefour de deux voies romaines, l’une reliant Bagacum Nerviorum (Bavay) à Durocortorum (Reims) et l’autre reliant Augusta Viromanduorum (Saint-Quentin) à Macquenoise (Belgique). Cette cité antique était vraisemblablement un vicus, une agglomération secondaire, de la citas des Viromanduens.
Le site antique est situé au nord-est de la commune, et une partie se trouve sur le territoire de la commune de Fontaine-lès-Vervins, mais une occupation de l’éperon, site actuel du centre-ville, n’est pas à exclure. Des fouilles ont été menées sur le site dans les années 1870. Elles ont révélé en 1870 un théâtre antique composé de gradins disposés en demi-cercle autour du mur de scène sur une longueur de 25 mètres avec un orchestre situé à deux mètres soixante-dix de profondeur. Des traces de pierres calcinées sur le mur laissent supposer qu’un incendie a touché l’édifice. Le théâtre pouvait contenir quelques milliers de spectateurs. Ces découvertes archéologiques attestent la relative importance de Verbinum.
En même temps que les découvertes sur le théâtre, un temple est découvert. D’autres fouilles ont révélé des vestiges d’habitations, des lieux d’inhumations, des statuettes et des objets. Des pièces de monnaie permettent d’établir une chronologie depuis l’empereur Auguste jusque dans le dernier quart du IIIe siècle avec une pièce de 260 de l’empereur Valérien et des pièces des empereurs des Gaules Postume et Tétricus. Les fouilles n’ont pas permis de trouver de nouvelles traces après le IIIe siècle, laissant supposer une transformation de l’habitat sur Vervins.
Lors du Haut Moyen Âge, entre 476 et l’an mil, deux nécropoles mérovingiennes sont observés et fouillées au XIXe siècle à deux endroits différents de la commune ainsi que deux sépultures au pied du théâtre antique. Ces découvertes attestent l’existence d’une population sur la commune. Une tradition orale du XVIIIe siècle veut que Vervins aurait été un village situé le long du Chertemps en fond de vallée au pied de l’épron où se situe l’actuel centre-ville, mais aucune preuve ne permettent d’étayer cette hypothèse. Dans les environs, au VIIe siècle, des moines irlandais sillonnent la région pour évangéliser comme Adalgis de Thiérache, qui s’établit le long de la vallée de l’Oise où ils fondent un monastère à l’origine de la commune de Saint-Algis.
Au début du XIIe siècle, Vervins est une seigneurie appartenant à la famille de Coucy et relève du comté du Vermandois comme arrière-fief. En effet, Thomas de Marle (1073-1130) hérite de la seigneurie de sa mère, Adèle de Marle, que son père Enguerrand Ier de Coucy a acquis avec son mariage. Les Coucy resteront seigneur de Vervins pendant cinq siècles. Raoul Ier de Coucy, petit-fils de Thomas de Marle octroie à Vervins, une charte communale dite « loi de Vervins » en 1163, fixant les droits accordés à la ville. Cette charte renouvelle celle octroyé par Thomas de Marle entre 1116 et 1123 afin de faire oublier ses exactions passées.
À la suite de la charte, Vervins s’établit sur l’épron, comme un village neuf ceint d’une enceinte composée de vingt-deux tours et de trois portes. En 1209, une porte, menant à Fontaine, est ainsi mentionnée. Le village neuf de Vervins se structure progressivement en ville. À la mort de Raoul Ier de Coucy en 1191, ses seigneuries sont répartis entre ses fils. Enguerrand III de Coucy prend le titre de seigneur de Coucy et de Marle tandis que son frère Thomas de Vervins (1180-1252) hérite de la seigneurie de Vervins. Ce dernier fonde ainsi la branche cadette de Coucy-Vervins, mais il reste suzerain de son frère ainsi que ces descendants. Thomas octroie aussi une nouvelle charte communale en 1138 en langue romane et établit son château dans la ville selon un texte de 1229.
Au début de la Guerre de Cent Ans, en 1339, les troupes du sire de Fauquemont, ainsi que celle du roi d’Angleterre n’osent pas s’attaquer à Vervins en raison de son enceinte fortifiée, mais ils ravagent la région en pillant et en incendiant. Philippe VI finit par intervenir et repousser ses incursions. En 1398, voire avant cette date, l’existence d’un grenier à sel à Vervins pour la gabelle est attesté dans une charte des archives du Nouvion. En 1413, la seigneurie fait partie du comté de Marle lors de l’érection de la seigneurie en comté. Lors de la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons, six-cents soldats Armagnac prennent par ruse la ville de Vervins en 1412 et la pillent pendant trois jours. Le seigneur Regnault de Vervins, partisan du duc de Bourgogne, apprenant la nouvelle à Paris, revient avec une petite armée et reprend la ville, après la fuite, pendant la nuit, des Armagnacs. En octobre 1433, une petite armée, venant de Laon, tente de prendre Vervins, au main des Bourguignons, au nom du roi par la ruse, mais celle-ci échoue et se retire.
À la mort du roi Charles VII, le 22 juillet 1461, son fils, Louis XI, venant du château de Genappe, passe par Vervins pour rejoindre Reims afin de recevoir le sacre. En septembre 1475, Louis XI revient à Vervins pour négocier et signer le traité dite les trêves marchandes avec les ambassadeurs de Charles le Téméraire. Il prévoit la livraison des places fortes comme Saint-Quentin au duc de Bourgogne tandis que le roi conserve des places fortes comme Marle. Il est prévu également le démantèlement des fortifications de Vervins, mais cette clause ne fut jamais appliquée.
En 1552, Marie d’Autriche, gouvernante des Pays-Bas envoie une troupe de quinze mille soldats en Picardie, conduite par le comte de Rœulx afin de faire diversion au siège de Metz mené par les troupes commandées par Charles Quint. Cette troupe prend d’assaut Vervins et met le feu à la ville. L’incendie n’épargne aucune habitation. En 1557, les troupes espagnoles menées par le duc Emmanuel-Philibert de Savoie, venant des Pays-Bas, entrent en Thiérache, pillent la région puis marchent vers Saint-Quentin. Des détachements prennent à nouveau Vervins et l’incendient. En 1561, Jacques II devient l’unique seigneur de Vervins à la suite du décès et du testament de Raoul II.
Après ces événements de 1552 et 1557, la ville connaît une reconstruction active. Jacques II fait construit un nouveau château appelé Château Neuf, siège actuel de la sous-préfecture, pour y habiter. L’ancien château prend alors le nom de Vieux Château. L’église Notre-Dame est restaurée et agrandie. L’hôtel de ville est bâti sur son emplacement actuel après le rachat du terrain à l’abbaye de Foigny par les bourgeois de la ville pour remplacer l’ancien, tombé en ruine et situé dans un lieu non-connu. Les remparts sont également réparés et un Hôtel-Dieu est installé à l’extérieur au niveau de la porte de Marle.
Au début de l’année 1598, les plénipotentiaires français et espagnols se réunissent à Vervins le 9 février pour négocier un nouveau traité entre la France et l’Espagne. Ils sont également accompagnés par le légat Alexandre de Médicis, futur Léon XI, et de l’évêque de Mantoue, François de Gonzague. Le légat préside la table des discussions. Le 27 février, le marquis de Lullins, ambassadeur du duc de Savoie rejoint la table des discussions pour régler le différend entre le duc et le roi de France au sujet du marquisat de Saluces. Après trois mois de négociation, la paix de Vervins est signée le 2 mai 1598, puis proclamée le 12 mai 1598 en France et aux Pays-Bas. Henri IV approuve le traité le 21 juin et l’archiduc Albert d’Autriche accepte la paix à Bruxelles au nom de Philippe III. Avant de quitter la ville le 31 mai, le légat Alexandre de Médicis offrit des objets religieux à l’église Notre-Dame et il est salué par une harangue de Marc Lescarbot.
En 1609, les deux sœurs, Guillemette et Isabeau de Coucy, s’associent avec les bourgeois de Vervins, pour agrandir une petite chapelle bâtie à l’extérieur de la ville, la chapelle Saint-Anne. Cet édifice est détruit à la révolution pour être reconstruit après la Restauration. Des travaux de restauration sont également menés sur les remparts de Vervins. Un nouveau conflit avec l’Espagne, dès 1635, ravage la Thiérache, mais Vervins semble épargnée. Lors de la Fronde, une armée de frondeurs avec des contingents espagnols, menée par Turenne prend finalement Vervins le 6 septembre 1650. En mai 1651, une armée conduite par le marquis de Castelnau reprend la ville en deux jours aux Espagnols. Un nouveau contingent espagnol revient devant Vervins en octobre 1651 mais finit par lever le siège. L’armée espagnole fait son retour devant la ville en janvier 1653 et l’occupe le 20 janvier après avoir conclu la reddition de la garnison française. Turenne, informé de la reddition, revient devant la place forte le 25 janvier avec ses troupes et reprend Vervins le 28 janvier.
L’écroulement d’une partie des remparts le 5 janvier 1741 oblige la ville d’étudier l’état de son enceinte fortifiée dégradée par une commission. Sur le rapport de la commission, il est décidé de rabattre certaines tours et de démolir le rempart devant le Vieux-Château. Deux incendies en 1759 et en 1763 ravagent une partie de la ville et des faubourgs. En 1767, des piqueurs des ponts et chaussées de la généralité de Soissons prépare le bornage de la future route royale entre Paris et Mons et la ville accepte le percement de cette route dans son enceinte. Une partie des remparts au niveau de la porte de Marle est démolie, de deux corps de garde et de la porte des Champs. Les travaux durent de 1769 à 1788 pour terminer la section de Marle à Larouillies.
En 1802, au niveau des remparts non démolis, la porte de Marle s’effondre à cause de la vétusté et du manque d’entretien. En mai 1806, une inondation, due à un orage, touche le bas de Vervins avec une eau à deux mètres. Elle inonde l’Hôtel-Dieu et détruit des ponts sur le Chertemps. L’année suivante, en août, un incendie se déclare dans les faubourgs et détruit des habitations.
Patrimoine
Des toits pentus de Vervins et de l’enceinte fortifiée émergent trois monuments symboliques : le haut clocher de l’église, le beffroi de l’Hôtel de Ville et les tourelles du Château-Neuf. La grosse tour porche de l’église rappelle l’opulence de la vieille cité. Le beffroi, que Vervins fut espace de liberté écrite dans une « Loi » dès le XIIè siècle et le Château-Neuf, la paix qui y fut signée en 1598, après la difficile période des guerres de religion et des premières guerres européennes.
La place de l’Hôtel de Ville est au cœur de cette histoire. Ancienne Place d’Armes, colorée par les pavés, la brique et l’ardoise des vieilles maisons qui l’entourent, elle est située juste à côté du Château des Coucy-Vervins où s’est installée la Sous-Préfecture. Le soin apporté au fleurissement contribue aussi au charme de la place. Au bout de la très courte rue du Traité de Paix, l’église Notre-Dame est massive et écrasante.
Reconstruite presque totalement après la destruction de la ville par l’armée espagnole en 1552, l’église a gardé des voûtes, un chœur et des piliers gothiques décorés de peintures aux armes des donateurs. Elle conserve du mobilier et des tableaux provenant, par exemple, de la Chartreuse du Val Saint-Pierre, notamment un monumental tableau de Jouvenet. L’édifice et la plus grande partie du mobilier sont classés.
Le temps d’une balade, on peut découvrir, à la périphérie des quartiers anciens, l’ancien Palais de Justice et de surprenantes constructions « art nouveau » et « art déco ». A signaler égalemnt : l’imprimerie centenaire du « Démocrate de l’Aisne » est l’un des tout derniers journaux au plomb.
Vervins est aussi l’étape idéale pour partir à la découverte des fameuses églises fortifiées de la Thiérache et de son bocage.
Les numéros utiles
Mairie
03 23 98 00 30
Médiathèque de Vervins
03 23 98 92 10
Musée de Vervins
03 23 98 94 51
Communauté de Communes de la Thiérache du Centre (La Capelle)
03 23 97 36 00
Sous-Préfecture de Vervins
03 60 09 80 82
Préfecture de l’Aisne (Laon)
0 821 80 30 02
Conseil Général de l’Aisne (Laon)
03 23 24 60 60
Conseil Régional des Hauts-de-France (Lille)
03 28 82 82 82
Office de Tourisme du Pays de Thiérache
03 23 91 30 10
Evasion Aisne – Comité Départemental du Tourisme de L’Aisne (Laon)
03 23 27 76 76
Comité Régional de Tourisme des Hauts-de-France (Lille)
03 20 14 57 57