Villar-d’Arêne

Les infos clés

Région Provence-Alpes-Côte-d’Azur
Département Hautes-Alpes
Code postal 05480

Gentilé Faranchin
Habitants 283 (2021)
Densité 3,7 hab./km2

Altitude minimum 1 519 m
Altitude maximum 3 883 m
Superficie 77,51 km2

La commune en quelques mots...

Géographie

Villar-d’Arêne, orthographiée localement Villar-d’Arène ou Villar d’Arène, est située à l’extrême nord-ouest des Hautes-Alpes. Elle est voisine de La Grave, qui était autrefois le chef-lieu du canton formé par les deux communes. Les plus grandes villes à proxmité sont à l’est Briançon (Hautes-Alpes) et à l’ouest Le Bourg d’Oisans (Isère). La commune est traversée par le 45e parallèle nord, et de ce fait située à égale distance du pôle Nord et de l’équateur terrestre (environ 5 000 km).

Villar-d’Arêne fait historiquement partie de l’Oisans, bien qu’administrativement elle se rattache au Briançonnais depuis la création des départements après la Révolution française de 1789. Commune rurale, elle a compté au minimum 155 habitants en 1975 et jusqu’à 330 habitants en 2014, répartis entre un village principal et plusieurs hameaux.

Au cœur des Alpes françaises et plus particulièrement dans le massif des Écrins, cette commune, dont le bourg principal est à une altitude de 1 650 m, se trouve sur un territoire de moyenne et haute montagne. Elle bénéficie d’un environnement naturel préservé, d’une flore et d’une faune valorisés et protégés notamment au sein du parc national des Écrins et de la réserve naturelle nationale des Pics du Combeynot, ainsi qu’au sein du jardin botanique du col du Lautaret.

De même que la commune voisine de La Grave, avec laquelle elle partage de nombreuses activités, c’est un domaine prisé des alpinistes et randonneurs, ainsi que des amateurs de sports d’hiver. Le patrimoine naturel, bâti et culturel de la commune comporte des particularités locales, telles la fabrication du « pain bouilli », tandis que des festivals artistiques contemporains prennent place sur la commune depuis plusieurs années.

L’unique voie d’accès est la route départementale 1091 (anciennement la route nationale 91), qui va de Grenoble (Isère) à Briançon (Hautes-Alpes). Cette route traverse la commune de part en part et longe le bourg principal. Des routes départementales de moindre importance (D 7, D 207) permettent d’accéder aux hameaux du village.

Histoire

Des découvertes archéologiques ont permis de constater la présence de l’homme sur le territoire pendant l’Âge du Bronze. 70 pièces de bronze datant de cette période ont été découvertes sur un site à 2 070 m d’altitude, certainement laissées là par une population de Ligures (issue du Nord-Ouest de l’actuelle Italie) installée dans le secteur vers 800 av. J.-C.. La tribu celte des Ucenni, à l’origine des villages de la Haute Romanche, aurait plus tard remplacé ces premiers habitants connus ; ce seraient également ses membres qui auraient été les premiers à défricher les environs.

Durant l’Antiquité, une voie romaine traverse le village. La table de Peutinger, une copie faite au Moyen Âge d’une carte de l’Empire romain, annonce sur cette voie romaine Durotinco à VII milles (soit 7 x 2222 mètres) de Stabatione (Le Monêtier-les-bains). Il semble que cette station corresponde au hameau du Pied-du-Col ou à celui des Cours.

Les écrits les plus anciens que nous ayons sur la vie dans le territoire de La Grave et Villar-d’Arêne semblent remonter au XIIe siècle. Les deux villages étaient alors nommés les Arènes Inférieures (La Grave) et les Arènes Supérieures (Villar-d’Arêne). Ils appartenaient au mandat de l’Oisans et étaient sous la dépendance de l’abbaye d’Oulx. Il semble que les limites communales au XIIe siècle étaient assez semblables à celles qu’on connaît aujourd’hui. Quant aux hameaux, la plupart existaient déjà à cette époque, et peu d’entre eux ont disparu.

Au Moyen Âge, Villar-d’Arêne et La Grave sont une place importante dans les échanges et l’administration dans le Haut-Oisans. Ces communes étaient bien plus peuplées que de nos jours. Elles font partie du Dauphiné ; le Dauphin y ayant étendu son autorité jusqu’en 1250 et fait disparaître la petite féodalité locale. Ce dernier envisageait le développement d’un axe important de circulation dans la vallée de la Haute Romanche (passant donc par les deux villages). Cependant, les registres d’enquête pour la révision des « feux » entre 1339 et 1450 décrivent les communautés comme très pauvres, avec des habitations tenant plus de cabanes que de maisons, et très peu de mobilier.

Des conflits pour l’utilisation de pâturages éclatent parfois entre les populations de Villar-d’Arêne et du Monêtier-les-Bains, notamment pour le pâturage d’Arsine : il semble que le premier conflit violent date de 1339. La production agricole comprenait essentiellement de l’orge et du seigle, ainsi qu’un peu d’avoine.

Au fil des siècles, les forêts de l’Oisans ont pour certaines été fortement défrichées et, en 1405 et 1428 selon des documents d’archives, il faut aller à au moins 5 lieues des villages de La Grave et Villar-d’Arêne pour trouver du bois pour le feu, et les habitants de ces villages vont jusqu’au Bourg-d’Oisans ou dans la vallée de la Guisane pour en acheter. Ils utilisent également des blocs de fumier séché (les « blaytes ») pour le chauffage, au moins depuis 1428 pour Villar-d’Arêne ; ce matériau sera encore ponctuellement utilisé jusqu’au XXe siècle. La construction des bâtiments est aussi affectée par le manque de bois, acheté dans les vallées voisines à certaines périodes, et cela se traduit en des dimensions de granges moindres que celles de vallées voisines mieux dotées et en des couvertures en paille de seigle.

La fin du Moyen Âge voit les nobles délaisser les terres les plus pauvres et les paysans s’organiser en communautés, qu’ils gèrent. C’est à cette époque que les habitants de Villar-d’Arêne sont affranchis d’impôts, en raison de leur pauvreté et du climat très rigoureux qui règne dans la vallée. Ainsi, les habitants de Villar-d’Arêne se nomment les Faranchins en souvenir du territoire local, « La Faranche », qui bénéficiait des franchises, ce qui lui garantissait une relative autonomie. Les terres sont alors des propriétés individuelles et il y a relativement peu d’inégalités dans la structure sociale du village.

Entre le début du XIVe siècle et la fin du XIXe siècle, le Petit Âge glaciaire, une modification du climat affectant l’Europe et l’Amérique du Nord, amène un refroidissement et une augmentation des pluies sur ces territoires ; cela affecte aussi la vie des populations locales.

Plusieurs incendies ont eu lieu au cours des siècles, certains ayant ravagé une partie ou l’intégralité d’un village ; ces événements pouvaient être très destructeurs. En 1664, le hameau des Cours (« Les Grands-Cours », selon un document de l’époque) brûle ; puis en 1667 et 1682, celui d’Arsine (« Alpont », selon un document de l’époque, incluant les deux hameaux actuels du Pied-du-Col et d’Arsine) ; en 1672, c’est la moitié du bourg principal, Villar-d’Arêne, qui subit un incendie.

Le dimanche 2 novembre 1771, à l’issue de la messe, un incendie se déclare, attisé par un vent violent. Il dévaste l’intégralité du village — 72 ou 76 maisons — en moins d’un quart d’heure et l’église elle-même subit des destructions importantes. Le village est reconstruit après une collecte de bois au Monêtier-les-Bains et dans la petite forêt de Villar-d’Arêne. C’est à partir de cette époque que les toitures délaissent le chaume, trop aisément combustible, et se couvrent d’ardoises.

Le premier tiers du XIXe siècle voit une explosion démographique dans le canton (2 300 habitants au total sur les territoires de Villar-d’Arêne et de La Grave). Pour nourrir cette population, on utilise de toutes les ressources du site et l’on récolte le foin destiné aux animaux jusqu’à 2 350 m d’altitude ; les champs de céréales cultivées atteignaient pour certains les 2 000 m d’altitude. La récolte de branches de saule et de bouleau permet de chauffer les fours, notamment le four communal pour la fabrication du « pain bouilli » qui a lieu une fois l’an afin d’économiser le combustible ; les feuilles d’arbres récoltées servent à nourrir chèvres et moutons pendant l’hiver.

Les forêts de mélèze qui existent de nos jours sur le versant ubac de la vallée de la Romanche au niveau de la commune se sont développées à partir du XIXe siècle et dans le courant du XXe siècle. À la fin du XVIIIe siècle, une volonté des habitants de reconstituer des bois sur des terrains communaux apparaît et 80 hectares de parcelles couvertes de mélèzes sont recensés. Cependant, en 1834, seuls 28 hectares apparaissent dans un procès-verbal de reconnaissance : ceci est peut-être lié à une utilisation du bois pour la reconstruction des toits du village après l’incendie de 1771.

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, la construction de la route du Lautaret, remplaçant les anciennes voies d’accès, permet une circulation facilitée et le désenclavement du territoire. Cela occasionne aussi pour les habitants de la commune un enrichissement de leur activité, autrefois essentiellement basée sur l’agriculture et le colportage, avec de nouvelles activités liées aux équipages et visiteurs de passage ainsi qu’aux alpinistes en quête de sommets à gravir.

Le XXe siècle voit l’exode rural marquer le village, avec une partie de la population migrant vers les villes. Il voit également se développer l’activité touristique des lieux, autant hivernale qu’estivale.

Patrimoine

Située au centre du village, l’église Saint-Martin-de-Tours, emblème du village, a été construite en tuf calcaire doré (travertin) du Lautaret, entre 1866 et 1870, dans un style néo-gothique. Elle a été inaugurée le 11 novembre 1870. Financée par de riches émigrés issus du village — dont certains ayant fait fortune à Lorient en Bretagne ou dans les pêcheries et la canne à sucre à l’île Maurice —, elle possède un important mobilier. Bâtie sur un terrain instable, sa structure ayant beaucoup souffert, elle n’est plus utilisée pour les messes depuis plus de vingt ans, ces dernières étant depuis lors célébrées dans la chapelle Saint-Barthélémy des Pénitents, située près du four banal. L’église a été bâtie sur l’emplacement de l’église précédente du village, qui avait brûlé en 1672 puis subi d’importants dégâts lors de l’incendie qui avait ravagé le village en 1771.

La commune compta de nombreux moulins à farine, mais la plupart ont été détruits par des crues. Il ne reste qu’un moulin, du XVIIe siècle, qui fonctionna jusqu’en 1950. Ce moulin à aubes, situé près de la Romanche, servait à moudre le grain. Il a été depuis repris et rénové, puis transformé en écomusée par Maurice Mathonnet.

Le territoire de la commune comporte des sommets de renom, appartenant notamment au massif des Écrins (dont la montagne des Agneaux) et au massif de la Meije, où se sont écrites de grandes pages de l’histoire de l’alpinisme. De très nombreux itinéraires de randonnée et d’escalade permettent de parcourir ces différents sites. La commune accueille sur son territoire une partie du Parc national des Écrins, ainsi que plusieurs lieux d’accueil lié à celui-ci, dont un au col du Lautaret. De nombreux sentiers de randonnée pédestre permettent l’accès aux territoires du parc, où sont protégées de multiples espèces de plantes et d’animaux.

La réserve naturelle nationale des Pics du Combeynot est une ancienne réserve naturelle nationale située sur le massif du même nom. Elle se trouve à proximité du col du Lautaret et en bordure du parc national des Écrins et a été intégrée en 2019 au territoire du parc. Plusieurs lacs de montagne existent sur ce territoire, dont le lac du Pontet, facilement accessible pour les familles, et de nombreux lacs proches des itinéraires de randonnée.

Plusieurs refuges de haute montagne sont situés sur le territoire de la commune : le refuge de l’Alpe de Villar d’Arène, le Chalet refuge de Chamoissière, le refuge du Pavé et le refuge Adèle Planchard. Le refuge de l’Alpe de Villar-d’Arêne et le chalet refuge de Chamoissière sont accessibles lors de randonnées familiales ou peuvent servir pour un préalable à une randonnée plus longue ; les deux autres refuges sont situés en haute montagne.

Au col du Lautaret, on peut visiter le jardin botanique alpin du Lautaret et la Galerie de l’Alpe, qui font partie de la Station alpine Joseph Fourier (dépendant de l’Université Grenoble Alpes et du CNRS). Le jardin botanique, de haute montagne, accueille des espèces locales ainsi que des espèces issues de montagne des cinq continents. La Station alpine Joseph Fourier et ses installations ont une mission de recherche scientifique et une mission pédagogique envers le public ; le public peut visiter jardin en été.

Pendant des siècles, Le « pain bouilli » a été à la base de la nourriture faranchine. Cuit une fois l’an, au mois de novembre (après que la farine ait été moulue), dans le four banal du village, ce pain fait uniquement de seigle et d’eau bouillie (avec préparation d’un levain) était conservé pendant de longs mois. La fabrication traditionnelle de ce pain est actuellement poursuivie par les habitants du village, afin de continuer à la faire vivre et la préserver.

Les numéros utiles

Mairie
04 76 79 90 55

Camping Municipal d’Arsine – Base de Plein AIr
04 76 79 93 07

Communauté de communes du Briançonnais (Briançon)
04 92 21 35 97

Sous-préfecture de Briançon
04 92 25 47 47

Préfecture des Hautes-Alpes (Gap)
04 92 40 48 00

Conseil Général des Hautes-Alpes (Gap)
04 92 40 38 00

Conseil Régional de Provence-Alpes-Côte-d’Azur (Marseille)
04 91 57 50 57

Office de tourisme des Hautes Vallées
Bureau de La Grave
04 76 79 90 05

Comité Départemental du Tourisme (Gap)
04 92 53 62 00